Il était poursuivi pour homicide involontaire : un matelot avait trouvé la mort dans le chavirage de son bateau en 2011.
"Il ne s'agit pas de dire aux pêcheurs de rester à terre dès que la mer montonne. Mais il y a des règles à respecter" avait plaidé la représentante du parquet lors de l'audience du 29 mai dernier pour justifier ses réquisitions : elle préconisait une peine d'un an de prison avec sursis à l'encontre de ce patron-pêcheur accusé d'imprudence.
"On ne peut pas juger cette affaire avec un oeil de terrien" argumentait de son côté l'avocat de la défense. A la barre, le patron, très digne, a plaidé sa bonne foi : "je n'ai fait que mon métier". Il a raconté cette journée du 26 mai 2011 : le vent soufflait fort; il est sorti au petit matin avec ses deux matelots ; il a fait demi-tour "quand ça s'est mis à fraîchir". Une vague plus forte que les autres a retourné le Stessary. Le patron s'est jeté à l'eau pour tenter de sauver un de ses hommes en difficulté. En vain : le matelot est mort noyé.
Un capitaine peut-il être jugé sur sa seule décision de prendre la mer ? A partir de quand un marin commet-il une imprudence ? Comment déterminer la faute ? "L'affaire est délicate" avait admis le président lors de l'audience. Après une délibéré d'un mois, le tribunal a finalement décidé de prononcer une relaxe au bénéfice du patron-pêcheur.
Le compte-rendu de l'audience du 29 mai
Naufrage du Stessary : le patron relaxé par france3bassenormandie_845