Un CE extraordinaire s'est tenu vendredi matin avec l'administrateur judiciaire, les élus et la direction.
Les Pétroplus manifestent à Paris
Yvon Scornet délégué CGT dénonce la casse qui est faite selon lui de leur outil de travail.
La date ultime de dépôt des offres de reprise de la raffinerie a été fixée au 15 mars. Cette séance de travail a été l'occasion pour la direction de s'exprimer pour la première fois devant les caméras de France 3 Haute Normandie.
"Le processus d'analyse de ces offres commencera aussitôt après le 15 mars, sous contrôle de la justice", a précisé Philippe Billant, directeur de cette raffinerie qui emploie 550 salariés. Le choix entre les candidats interviendra ensuite sans qu'une date ait été encore fixée.
Si des offres portant sur la totalité du groupe qui compte cinq raffineries en Europe étaient déposées en Suisse où se trouve le siège de Petroplus, les administrateurs judiciaires en charge du site de Petit-Couronne devront être informés de leur contenu. Il reviendra in fine au tribunal de commerce de Rouen où la raffinerie a déposé son bilan de donner son aval à la solution proposée quel que soit le cas de figure.
Trois investisseurs ont manifesté, ces dernières semaines, des signes d'intérêt pour une reprise de tout ou partie de Petroplus en faillite depuis fin janvier: Klesch, Goldsmith et Global Emerging Markets (GEM Group).
Outre la tenue d'une réunion extraordinaire du Comité d'entreprise qui a été informé
de l'état de la procédure, la journée de vendredi a été marquée par la venue à
la porte de la raffinerie du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.
"Je suis venu essayer d'apporter un coup d'épaule à votre belle bagarre", a souligné le syndicaliste, devant 500 personnes appartenant à la raffinerie et à d'autres entreprises voisines.
Mardi, deux émissaires de Global Emerging Markets (GEM Group) ont visité la raffinerie et rencontré la direction locale et l'intersyndicale. Le groupe américain s'est dit prêt à investir dans le groupe suisse Petroplus pour relancer ses cinq sites européens.
"GEM Group se dit prêt à recapitaliser l'ensemble du groupe à hauteur de 1,4 milliard de francs suisses (1,2 milliard d'euros) et à apporter du brut pour faire fonctionner les raffineries", a indiqué Yvon Scornet porte parole de l'intersyndicale. Selon ce syndicaliste, GEM Group se positionne comme investisseur avec l'appui de banques européennes et s'adosserait à un pétrolier pour relancer les cinq raffineries situées à Petit-Couronne (France), Anvers (Belgique), Cressier (Suisse), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).
Yvon Scornet assure avoir eu "une discussion franche et contructive" avec les émissaires tout en disant attendre de voir "les tenants et aboutissants" de l'offre de ce groupe. "Plus il y aura de propositions de reprise mieux cela vaudra pour nous", a-t-il ajouté.
Deux autres candidats à la reprise du groupe suisse Petroplus, en faillite depuis fin janvier, se sont déjà mis sur les rangs, les groupes d'investissements Klesch et Goldmith. Le premier s'est dit intéressé par les raffineries de Petit-Couronne, Coryton et Ingolstadt tandis que le second, sans donner de détails, a marqué des signes d'intérêt pour les cinq sites.