Législatives, attentes des électeurs et rôle des collectivités locales: les responsables socialistes pensent à l'après
Dimanche soir, sur la place de l'Hôtel de Ville de Caen, le député-maire Philippe Duron a esquissé quelques pas de danse parmi les sympathisants socialistes après l'annonce des résultats. "Je crois qu'aujourd'hui, comme en 1981, il y a comme un grand soulagement, un formidable espoir et des perspectives qui s'ouvrent".
Mais très vite, l'allégresse a cédé la place à un certain réalisme et au retour du sang froid chez les responsables socialistes. "J'ai conscience qu'on va vers des responsabilités importantes", déclare ce lundi matin, Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie. Philippe Duron tenait des propos similaires dimanche soir: "Il faudra maintenant que François Hollande, que la gauche rassemblée derrière lui, permettent d'apporter à tous ces français qui ont espéré et voté pour lui des satisfactions en matière de justice, de solidarité, d'emploi, de logement, de pouvoir d'achat....si nous voulons éviter qu'un grand nombre de français s détourne de la politique ou aille vers des extrêmes, il faut réussir."
Pour Laurent Beauvais, cette réussite passera par un rôle accru des collectivités locales: "François Hollande a mis en avant un acte 3 de la décentralisation qui va mettre en avant les régions de façon forte dans le domaine économique et de l'emploi, la gestion des fonds européens (jusque là exercée par la seule région Alsace) va être généralisée, donc des enjeux très forts pour donner de la force aux territoires et permettre que les politiques publiques soient synchronisées, coordonnées, démultipliées entre elles afin d'apporter des réponse aux gens. C'est la priorité des priorités."
Pour les responsables socialistes, une des autres conditions de la réussite réside dans le prochain scrutin, celui des législatives. Pour Philippe Duron, "la campagne n'est pas finie. Nous avons maintenant cinq semaines pour faire en sorte que cette première victoire se transforme en victoire complète parce qu'un président sans majorité, c'est un président de cohabitation. Il faut que nous nous rassemblions très vite."