François Dufour, vice président de la région Basse-Normandie comparaissait en appel avec l'euro-député José Bové.
Une fois encore, les avocats des fauchaurs volontaires ont plaidé la relaxe. Le ministère publique a requis des peines de jours amende, inférieures à celles demandées lors du premier procès. La Cour d'Appel de Poitiers rendra son arrêt le 16 février.
Les deux élus écologistes sont poursuivis avec six autres militants pour avoir détruit deux parcelles de maïs génétiquement modifié le 15 août 2008 à Civaux et à Valdivienne, dans le département de la Vienne. Les faucheurs entendaient dénoncer les essais pratiqués sur une variété de maïs dont la culture venait d'être interdite.
En première instance, au mois de juin 2011, le tribunal correctionnel de Poitiers les avait tous relaxés pour vice de procédure (lire ici). Mais quelques jours plus tard, le parquet avait fait appel de cette décision.
Dans un communiqué, Europe Ecologie les Verts dénonce un "acharnement". Mais le mouvement écologiste n'a pas manqué l'opportunité de ce procès pour rouvrir le débat sur les OGM. "Le 28 novembre dernier, le Conseil d'Etat, suivant l'arrêt de la Cour Européenne de justice, a prononcé l'annulation du moratoire sur le MON810", rappelle le communiqué. "Bien que le gouvernement et le Chef de l'Etat se soient depuis engagés à maintenir leur interdiction sur ce maïs, aucune mesure n'a encore été prise".
A Poitiers, plusieurs scientifiques ont soutenu les prévenus. Jacques Testard, directeur honoraire de l'Inserm, Pierre-Henri Gouyon, professeur au Museum d'Histoire Naturelle ont témoigné à la barre tandis que Stéhane Hessel, l'auteur du fameux Indignez-vous ! avait fait parvenir un enregistrement vidéo.
A la veille du procès, les faucheurs volontaires emmenés par José Bové et François Dufour avaient aussi animé une conférence-débat (lire ici l'article de la Nouvelle-République). "D'un côté on a un ministre de la justice qui s'acharne et de l'autre une ministre de l'environnement et un président de la république qui annoncent qu'ils vont prendre un nouvel arrêté pour interdire les OGM !" s'étonne José Bové.