Selon un témoin, l'ancien procureur de Lisieux a été assassiné à Djibouti, et l'armée française le savait.
Selon la journaliste Laure de Vulpian de France Culture, citée par Le Monde , un ancien militaire français en poste à Djibouti entre 1995 et 1997 a affirmé devant la juge d'instruction en charge du dossier que l'armée française savait que le juge Borrel avait été assassiné.
"Je peux affirmer que Monsieur Borrel ne s'est pas suicidé", aurait affirmé cet ancien chauffeur du centre de transmission de l'armée à Djibouti. "Il a été tué, et des militaires étaient au courant".
Cette version contredit une fois encore la thèse officielle selon laquelle Bernard Borrel se serait suicidé par dépit amoureux. Son corps avait été retrouvé carbonisé en 1995 près la la ville d'Arta à Djibouti. Sa veuve, Elisabeth Borrel, n'a jamais cru cette version des faits. Depuis quinze ans, elle tente d'obtenir la vérité sur les circonstances de la mort de son mari.
Procureur de la république à Lisieux. Bernard Borrel avait été détaché à Djibouti en 1994 pour y occuper un poste de conseiller technique. En 1997, Elisabeth Borrel a porté plainte en France pour assassinat. En 2006, elle a même écrit un livre "le juge assassiné".
Dans un entretien accordé au magazine Elle, son avocat, M° Olivier Morice (qui défend aussi les victimes cherbourgeoises de l'attentat de Karachi) se déclare convaincu qu'on "nous a menti depuis le début de l'affaire, et ce au plus haut niveau de l'état". Aujourd'hui, Elisabeth Borrel réclame en vain la levée du secret-défense comme le lui avait promis le président Nicolas Sarkozy en 2007. "Or, rien n'a été fait" déplore-t-elle.