Une quarantaine de personnes se sont réunies devant le théâtre des Arts, notamment suite à l'appel des Anonymous.
Nous sommes samedi en début d'après-midi, un petit groupe se forme sur le parvis du théâtre des Arts de Rouen. Quelques masques sont accrochés et une inscription au feutre noire se détache sur un carton brandi, Non à Acta.
Acta, kesako ? Acta (Anti Counterfeiting Trade Agreement) est un traité international dont le but est de lutter contre la contrefaçon à l'échelle mondiale.
22 pays de l'Union Européenne l'ont signé, à l'exception de l'Allemagne, la Pologne ou encore la République Tchèque. Une signature qui a provoqué un tollé. Le Premier Ministre Tchèque a estimé que "le gouvernement ne peut en aucune manière tolérer une situation dans laquelle les libertés civiques et l'accès à l'information seraient menacés".
Ce qui inquiète
Afin de défendre le droit d'auteur et la propriété intellectuelle notamment sur Internet, les ayants droits, comme une maison de disque, pourrait ainsi obtenir des Fournisseurs d'Accès à Internet des données personnelles sur des internautes. Par ailleurs, cela dépasse le cadre du web, un laboratoire pharmaceutique pourrait également demander aux douanes de saisir des médicaments génériques et de les détruire.
La députée européenne Europe-Ecologie les verts, Sandrine Bélier s'insurge contre ce traité. Elle explique pourquoi sur son blog.
Pour toutes ces raisons, une mobilisation à l'échelle européenne a eu lieu ce samedi contre ce traité. Rouen s'est joint donc à ce mouvement, et dans la manifestation rouennaise, ces différentes inquiétudes se sont exprimées.
Des adolescents et jeunes adultes étaient présents pour "défendre l'accès à la culture et à l'information sur Internet". D'autres personnes sont venues de manière spontanée, après avoir lu la teneur du texte sur des blogs, des forums, des pages Facebook. "On est là pour défendre les libertés en général", confiait une employée en bibliothèque.
En revanche, la manifestation dans la ville aux cents clochers est restée anecdotique en comparaison des défilés à Paris, Marseille ou encore à Lyon. Dans la capitale haut-normande, une quarantaine de personnes ont manifesté entre le Théâtre des Arts et la Préfecture.