Spéculation foncière, Eva Joly s'engage

La candidate EELV à la présidentielle accuse l'Etat de contribuer à la disparition de terres agricoles.

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En visite dans une exploitation du pays d'Auge, à Bourgeauville, Eva Joly a accusé la Safer (société d'aménagement foncier et d'établissement rural), sous tutelle de l'Etat, "de se comporter comme n'importe quel spéculateur".

"Elle achète des terres agricoles pas chères (...) et elle contacte des promoteurs pour faire un projet immobilier autrement plus rentable. Ce détournement de sa mission est proprement scandaleux", a déclaré Eva Joly ce vendredi matin dans le Clavados.

Et pour appuyer sa démonstration, la candidate Europe-Ecologie-les-Verts (EELV) à la présidentielle, accompagnée de José Bové, s'est rendue ce matin dans une ferme du pays d'Auge dont les propriétaires ont bataillé dur contre un projet de golf. 

Le couple a obtenu de la justice l'annulation de la vente d'un terrain agricole à un promoteur. Le tribunal de Lisieux a reconnu en 2007 que leur offre à l'achat de ce terrain n'avait pas été prise en compte par la Safer de Basse-Normandie, décision confirmée en appel en 2010. En vertu du Code rural, le couple aurait dû "bénéfici(er) de la primauté", selon l'arrêt condamnant la Safer à 30 000 euros de dédommagement.

Le terrain en question a depuis été vendu à un jeune agriculteur, qui a entre-temps fait une offre et qui est prioritaire en tant que jeune exploitant.

Eva Joly a mentionné un autre cas d'agriculteur illustrant ce "détournement de service public", selon elle, des cas emblématiques d'un "dévoiement" de la politiques des Safer en général qui ne contribuent plus à "aider les jeunes agriculteurs à s'installer", ce qui est sa mission.

Selon Eva Joly,  tous les sept ans, l'équivalent de la surface moyenne d'un département français de terre agricole disparaît au profit de l'immobilier ou du loisir.

Eva Joly a par ailleurs pris la défense de la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet, après une manifestation vendredi d'agriculteurs devant le ministère avec des affiches à l'effigie de la ministre, chaussée, au moyen d'un photo-montage,
de lunettes rouges rappelant celles d'Eva Joly.

"Mme NKM, Dominique Voynet, Eva Joly, sur ce coup là, c'est même combat", a affirmé Eva Joly, ajoutant que le "syndicat agricole majoritaire" avait "saccagé" le bureau de Dominique Voynet lorsqu'elle était ministre en 1999 "pour les mêmes raisons".

NKM "défend peut-être parfois des règles de protections environnementales minimales mais elle est pour un moratoire sur les OGM. C'est ça que ce syndicat n'aime pas", a estimé Eva Joly. "La FNSEA vit les règles de protection de la nature comme une limite à leur rentabilité et le manifeste violemment", a-t-elle ajouté.

Le témoignage de Stéphanie Clouet

L'agricultrice qui accueillait Eva Joly et José Bové sur son exploitation ce vendredi matin raconte le combat qu'elle a mené pendant 8 ans son mari pour défendre des terres arables contre le projet d'un promotauer qui voulait implanter un golf et 600 maisons sur des terres agricoles situées à 10km de la côte. Si les exploitants ont gagné leur combat, le prix des terres agricoles dans le pays d'Auge est passé de 5 000 à 20 000 euros l'hectare.



Visite d'Eva Joly dans le Calvados, le... par france3bassenormandie_845

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