Pour la rentrée universitaire 2012, les étudiants et leurs familles devront revoir leurs budgets à la hausse.
Une étude de l'Unef, première organisation étudiante en France, annonce en effet une augmentation du coût de la rentrée universitaire de 3,7%, soit le double de l'inflation.
Les jeunes, confrontés à la hausse du coût de la vie étudiante, peinent de plus en plus à financer leurs études, s'inquiètent leurs principales organisations, qui demandent au gouvernement de réagir.
L'Unef s'larme d'une "paupérisation" des étudiants, tandis que la Fage, Fédération des Associations Etudiantes, deuxième syndicat étudiant, estime à 2 434 euros en moyenne (+2,6%) les dépenses dont les étudiants devront s'acquiter.
Première cause de cette situation, la flambée des loyers (+10,8% à Paris, +2,3% en région), suivie de l'alimentation (+3,2%) et des vêtements (4%), selon l'enquête de l'Unef.
Les frais obligatoires progressent de 2% : frais d'inscription, cotisation à la Sécurité sociale, tickets restaurant universitaire...
Le gouvernement a augmenté les bourses de 2,1%, mais cette bouffée d'air ne profite qu'à un étudiant sur cinq.
Crise oblige, "les familles sont de moins en moins en capacité de soutenir leurs enfants", a souligné Emmanuel Zemmour, président de l'Unef.
Du coup, le salariat devient la première source de financement des études. Trois quarts des étudiants (73%) exercent une activité salariée, l'été ou dans l'année, contre un peu moins de la moitié (48%) il y a six ans, a-t-il expliqué, faisant le lien avec le taux d'échec universitaire. Non seulement ces étudiants ont de moindres chances de réussite aux examens, mais certains cursus sont incompatibles avec le salariat, comme les classes prépa ou médecine.
L'Unef rappelle à François Hollande sa promesse de création d'une allocation autonomie, estimant son coût à 18 milliards d'euros. Un investissement, car la France a besoin de jeunes qualifiés pour sortir de la crise, juge l'organisation.
Elle demande aussi un doublement du budget des bourses, une hausse de 20% de l'Aide personnalisée au logement (APL) et la construction de 40 000 logements du Crous sur cinq ans, alors qu'actuellement seuls 7% des étudiants sont logés en Cité universitaire.
La Fage réclame une Aide globale d'indépendance regroupant les bourses sur critères sociaux et les aides au logement, octroyée sous conditions de ressources.
François Hollande "a exprimé son intention d'une remise à plat des aides existantes" pour créer "une allocation d'études supérieures sous condition de ressources", a souligné la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, affirmant que la concertation s'ouvrirait prochainement.