Valognes : un convoi pour l'Allemagne

En plein débat sur le nucléaire, un convoi de déchets vitrifiés va partir mercredi pour Gorleben.

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Avant le départ d'un convoi nucléaire

Ce lundi midi, Thierry Cléon fait le point à Valognes sur les préparatifs de ce convoi tant du côté d'Areva que de celui des anti-nucléaires.

Les écologistes espèrent mobiliser en France contre "ce commerce toxique et inacceptable" alors que plusieurs manifestations ont déjà eu lieu outre-Rhin.

Un collectif  "Valognes Stop Castor", dont les membres requièrent l'anonymat, a appelé à "bloquer" le train et à participer à un "camp" à Valognes à partir de ce lundi.

Comme nous l'écrivions sur ce site le 15 novembre, ce camp était initialement prévu pour demain mardi.

Mais Areva ayant avancé le départ du convoi de jeudi à mercredi, le collectif a annoncé hier dimanche dans la soirée que son action était elle aussi avancée de 24h00.  


Selon Greenpeace et Sortir du nucléaire le train doit partir mercredi à 14H20 du terminal ferroviaire Areva de Valognes.


La date d'arrivée du convoi est plus incertaine. Lors du dernier transport de déchets allemands, en 2010, le train avait mis plus de trois jours pour atteindre son terminus en Basse-Saxe, après avoir été bloqué trois heures à Caen et une nuit en Allemagne.


Areva a confirmé que ce transport de onze emballages (équivalent d'un wagon) était "en préparation". Il l'est en fait depuis la semaine dernière. Il s'agit du 12ème et dernier convoi de déchets vitrifiés prévu entre La Hague et Gorleben.


Selon Greenpeace, "neuf" des onze camions transportant les déchets sont arrivés à Valognes. Areva confirmait vendredi que les transferts routiers étaient en cours.


En Allemagne, plusieurs actions ont déjà été organisées contre ce qu'on appelle outre-Rhin les "Castors" - du sigle qui désigne ces conteneurs en anglais : Cask for Storage and Transportation of Radioactive Material. Elles ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à travers tout le pays, mais moins que pour le convoi de novembre 2010.


Lors d'une conférence de presse à Hanovre mercredi, la police allemande a indiqué tabler sur une mobilisation inférieure à celle de l'an passé mais a dit s'attendre à plusieurs dizaines de milliers de manifestants.

Près de 19 000 policiers allemands seront mobilisés pour ce train, a indiqué la police. L'an passé près de 20 000 hommes avaient été mobilisés.


En France, les anti nucléaires espèrent mobiliser les troupes. L'actualité des derniers jours ne fait "que renforcer la détermination à s'en prendre directement aux intérêts de l'industrie nucléaire", a indiqué le collectif "Valognes Stop Castor" dans un communiqué diffusé vendredi.

Greenpeace et EELV, qui sont contre le blocage du train, appellent à manifester demain mardi à 18H00 devant la gare de Valognes. Le Réseau Sortir du nucléaire qui soutient le camp et les actions sera présent également.


Plusieurs centaines de militants sont attendus par les écologistes. Les forces de l'ordre parlent d'un "très gros dispositif" sans plus de précisions.

"Ce convoi, c'est plusieurs fois la radioactivité libérée lors de la catastrophe de Tchernobyl ou de Fukushima", a déclaré Laura Hameaux, de Sortir du nucléaire.


Le train comporte 11 wagons de déchets, et trois wagons type voyageurs dont deux occupés par les forces de l'ordre, selon elle.


"Ce train est une forteresse roulante", selon Julien Duperray, porte-parole d'Areva chargé des transports, "à vide, les castors pèsent 102 tonnes pour 14 tonnes de chargement dans un emballage métallique de 40 cm d'épaisseur".

Les emballages "résistent à tous les tests de sûreté", chute de neuf mètres sur surface indéformable, incendie de 800 degrés ou immersion de 200 mètres, a-t-il ajouté.

Areva organise plus de 750 transports nucléaires par an au départ et à l'arrivée de La Hague dans le but de fabriquer des combustibles de "recyclage" que les écologistes pensent inefficaces et dangereux.

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