Des employés traités de "collabos" au mémorial de Caen ou encore de l'e-vandalisme contre le restaurant Il Parasole à Deauville. Certains établissements où le passe sanitaire est demandé subissent des insultes ou des attaques régulières de la part des opposants.
"Collabos", le mot est insoutenable pour les employés du Mémorial de Caen, presque "violent" pour beaucoup d'entre eux. Comme tous les lieux de culture et de loisirs, le musée pour la Paix demande à ses visiteurs un passe sanitaire pour pouvoir accéder à ses salles depuis le 21 juillet et plusieurs fois des opposants ont utilisé ce terme de "collabos" à l'encontre des salariés : "Des personnes sont en colère dans ce pays mais on ne peut pas utiliser les mots, les expressions n'importe comment, ils ont un sens. Ce mot en particulier perd son sens et c'est blessant. Pour mes employés et moi-même qui connaissons l'histoire de la collaboration, c'est vraiment pénible à entendre" nous confie le directeur du Mémorial Stéphane Grimaldi.
Depuis toujours les équipes du Mémorial ont fait face à des individus désagréables mais depuis un mois se faire traiter de "collabos" c'est nouveau. "Heureusement ce comportement reste rare" explique Stéphane Grimaldi. " Ce n'est pas notre métier de contrôler les passes sanitaires mais on est obligé donc on le fait. Vraiment quand on voit ce genre de réaction, ça donne envie de prendre ces visiteurs et leur expliquer cette partie de l'histoire" ajoute-t-il.
Les employés d'un restaurant à Deauville également traités de "collabos"
Dimanche 1er août 2021, une personne s’est présentée sans masque au restaurant Il Parasole de Deauville. Le personnel lui rappelle donc que le port du masque est obligatoire lui demandant par la même occasion si elle avait un passe sanitaire valide puisque le restaurant participe depuis le dimanche 25 juillet à l'expérimentation volontaire sur la Côte Fleurie (Calvados) : "On n'exige pas le passe sanitaire, on sensibilise les clients jusqu'au 9 août. Mais la personne en question a refusé de porter son masque, nous lui avons donc refusé l’entrée du restaurant. Elle est repartie en insultant le personnel" nous explique Pierre-Alexandre Sebire, second en cuisine. Quelques instants après, un tweet est posté. Le personnel est traité de "collabos" et les internautes sont incités à "leur faire une bonne réputation sur Google". Le message est retweeté plus de 1 500 fois par les opposants.
Des messages de soutien et des avis positifs pour le restaurant
À l'inverse d'autres internautes décident de soutenir l'établissement : "Après ce tweet des centaines d'avis solidaires et positifs ont été déposés en l'espace de quelques heures. On a aussi eu des messages de soutien, c'est touchant" nous confie Pierre-Alexandre Sebire.
Des messages de soutien qui ont également touché tout le personnel du restaurant deauvillais.