Andrée Lebailly raconte l’histoire de Saint –Pierre et Miquelon dans un ouvrage illustré de dessins et de photos. En 2016, l’Archipel fêtera le bicentenaire de son rattachement définitif à la France.
Les clichés au long court ont la vie dure. Trop souvent la littérature et le cinéma situent Saint-pierre et Miquelon proche du pôle nord alors qu’elle se trouve sur la même latitude que Nantes ; elle est donc synonyme de froid extrême et représenterait aux dires de certains un exil professionnel dont on ne se relève pas. Autre contre vérité : la venue jamais confirmée d’Al Capone au temps de la prohibition américaine, Saint Pierre servant de base arrière aux trafiquants d’alcool pour entreposer la marchandise interdite.
Au-delà de ces légendes qui relèvent de la méconnaissance plus que de la médisance, cet ouvrage a le mérite de raconter depuis la nuit des temps l’histoire de l’archipel.
Le lecteur apprendra comment il s’est peuplé et l’origine des ses habitants.
Il découvrira que la Normandie et cette terre française de l’Atlantique nord ont des liens anciens et parfois une histoire commune.
La pêche à la morue, au 18ème siècle, dans les eaux de Terre-Neuve concernait des centaines de milliers d'hommes des régions littorales françaises et même de l'arrière- Quatre-vingt-dix ports du littoral français armaient pour cette pêche et, parmi eux, les ports normands jouaient un rôle important surtout Granville et Fécamp. Une partie de la population de l’archipel vient de cette partie de la Normandie. D’autres viennent de la Bretagne et du pays Basque.
Plus près de nous, en décembre 1941, le territoire fut l’un des premiers à rallier la France libre du Général De Gaulle. Des jeunes saintpierrais et miquelonais sont partis rejoindre l’Angleterre, prouvant ainsi leur attachement à l’hexagone.
Deux d’entre eux se sont particulièrement illustrés : René Autin et Georges Messanot ont fait parti du Commando Kieffer, ces 177 Français qui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie, précisément à Ouistréham parmi 150.000 soldats américains, britanniques et canadiens.
Enfin, de nos jours, peu le savent mais les élèves de l’archipel dépendent de l’académie de Caen. D’où la présence à Caen chaque année d’étudiants originaires de cette terre française de l’Atlantique nord.