Ce jeudi matin, la Ville de Caen a demandé au tribunal l'expulsion d'une quarantaine de personnes qui occupe les anciens logements de fonction d'instituteurs dans le quartier de la Guérinière.
Après l'opération anti-squat menée ce mercredi à la demande de propriétaires privés dans l'agglomération caennaise, c'est la Ville de Caen qui se tournait ce jeudi matin vers la justice pour demander l'expulsion d'une quarantaine de personnes occupant un immeuble situé boulevard de la Charité, dans le quartier de la Guérinière. Le bâtiment abrite trois appartements de type F5 ayant servi autrefois de logements de fonction pour des instituteurs.
Ces logements sont inhabités depuis huit ans. Des demandeurs d'asile y ont trouvé refuge. La Ville n'aurait pour le moment aucun projet dans ses cartons pour cet immeuble. "Ce sont des logements qui ne servent à rien, on demande juste un petit peu de temps pour pouvoir organiser peut-être une autre solution", plaide Me Clément Cavelier, avocat de l'Assemblée Générale de lutte contre toutes les expulsions, "C'est aberrant de laisser des logements vides. Vous en avez plein à Caen et en France qui sont vides. Souvent c'est de la spéculation immobilière, parfois c'est rien du tout, c'est à dire qu'on les laisse complètement inutilisés. C'est le cas de ces logements-là".
Craignant une expulsion par les forces de l'ordre, les occupants avaient quitté préventivement les lieux ce mercredi afin de ne pas perdre leurs affaires lors d'une éventuelle opération d'évacuation. Ils disposent désormais d'un sursis. Le tribunal rendra sa décision le 18 août prochain.
Reportage de Franck Bodereau et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
- Me Clément Cavelier, avocat Assemblée Générale de lutte contre toutes les expulsions
- Patrick Arz, membre Assemblée Générale de lutte contre les expulsions
- Sophiko, "squatteuse"