Le suspect, âgé de 21 ans, a été retrouvé puisque son numéro de téléphone figurait dans les portables respectifs des deux assaillants. Entendu par la police, il a reconnu s'être rendu dans la région rouennaise où il a rencontré les deux hommes.
Les enquêteurs tentaient toujours jeudi d'éclaircir les liens entre les tueurs du prêtre Jacques Hamel, égorgé à Saint-Etienne-du-Rouvray. La garde à vue d'un suspect arrêté lundi en région toulousaine se poursuit pour apporter plus d'éléments. Cet homme de 21 ans, interpellé à Pechbonnieu, était toujours entendu par les enquêteurs de la Sdat (sous-direction antiterroriste) de la police judiciaire. Sa garde à vue peut se poursuivre jusqu'à vendredi après-midi.
Profil du suspect
Inconnu des services de renseignement, le suspect apparaît comme un jeune homme désoeuvré et instable, actif sur les réseaux sociaux, et notamment Telegram, la messagerie cryptée prisée des jihadistes, selon une source policière. C'est vraisemblablement par ce canal qu'il serait entré en contact avec plusieurs personnes dont les deux tueurs du prêtre, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean. Tous deux âgés de 19 ans, ils avaient fait connaissance via Telegram quelques jours avant leur passage à l'acte.Le scénario se précise
En garde à vue, il a expliqué aux policiers s'être rendu vers le 24 juillet dans la région rouennaise pour y rencontrer les deux hommes et y suivre un stage de religion. Le jeune homme a raconté avoir passé la nuit sur place et être reparti parce que "le contact n'était pas bon", a relaté cette source. Pouvait-il ignorer qu'une attaque se préparait dans l'église? Selon la source policière, il a affirmé avoir quitté Kermiche et Petitjean sans en avoir eu connaissance.
Un début de scenario était en tout cas connu sur Telegram où Kermiche avait décrit par avance dans un message le mode opératoire de l'attaque du 26 juillet, mentionnant "un couteau" ainsi qu'"une église".
La vidéo de France 3 Toulouse :
Des questions restent en suspens
D'après ses déclarations, ce n'est qu'une fois reparti chez lui que le suspect aurait alors fait le lien entre l'attaque et ses récents contacts en Normandie,a relaté une source policière. Mais les enquêteurs se demandent pourquoi il ne s'est pas manifesté après le 26 juillet. A ce stade des investigations, rien ne permet de relier le suspect à l'attentat, résument des sources policière et proche de l'enquête. Les policiers vérifient ses déclarations et tentent de percer le contenu de sa mystérieuse rencontre avec les deux tueurs.