Les limaces envahissent les jardins ! Comment s'en débarrasser sans dommages collatéraux ?

Printemps pluvieux, printemps heureux ? Pour les limaces assurément, qui prolifèrent dans nos jardins et potagers détrempés. À chacun sa méthode pour éconduire, ou liquider, les importunes.

En ces temps pluvieux, il arrive que sans crier gare nous écrasions sous nos épaisses chaussures, limaces et escargots. La bestiole gélatineuse et poisseuse glisse sous la semelle, nous rappelant avec un léger dégoût, comme la nature est parfois déconcertante.

C'est encore pire lorsque la coquille d'un escargot craque sous nos pas, et que nous réalisons, dépité, que nous venons d'écrabouiller un petit animal au chaud dans sa maison.

Passés les états d'âme, le constat est alarmant. Les salades de nos potagers sont perforées, plantes et feuillages dévorés. Sans compter ces traînées gluantes qui ornent le sol ou les feuilles, et qui trahissent une infestation de limaces.

"On est envahis!"

Dans cette parcelle de jardins familiaux installés sur la commune de Bihorel en Seine-Maritime, les cultivateurs font preuve de créativité pour éloigner les gastéropodes. Ce qui n'est pas toujours suivi d'effets.

"J'ai mis de la paille de lin qui est normalement censé ne pas plaire aux gastéropodes, j'ai mis un plastique autour, et quand même ce plant a été attaqué. Il faudra certainement que je le remplace" se désespère Michel Roche, jardinier.

Ici les plants de courgettes, jeunes pousses, salades, poivrons et tomates sont endommagés par les limaces et leurs copains les escargots.

Tout ce qui a été repiqué a été attaqué. Les limaces s'attaquent aux jeunes plants. Les vieux végétaux ça ne les intéresse pas, c'est trop dur

Michel Roche, cultivateur aux jardins familiaux de Bihorel (76)

Toutes les espèces n'ont pas le même attrait pour les limaces. Les pommes de terre n'intéressent pas les gastéropodes, en revanche les pieds de dahlias vont être dévorés avant même de repousser, comme les salades et les tomates.

"On a une population des trois espèces, la petite noire, la grise et les grosses oranges beaucoup plus importantes que les années habituelles, et les dégâts sont plus marqués d'autant que les cultures poussent lentement parce qu'il fait froid" explique François d'Hubert, le vice-président des Jardins familiaux de Bihorel. "Le combat est inégal face à ce petit animal nocturne, poursuit le jardinier, il nous arrive de repiquer des plantes le soir, et le lendemain matin, il n'y en a plus!".

Des méthodes qui ont fait leurs preuves

Dans cette jardinerie, le phénomène est tel que le rayon qui lui est consacré est presque vide, et les produits en rupture de stock. "Les clients nous disent qu'ils sont envahis ! La demande est telle qu'on a du mal à réapprovisionner les rayons, ça concerne tout le secteur de la jardinerie. On estime avoir doublé nos ventes depuis bientôt deux mois, la demande ne s'arrête pas." 

Là c'est une année exceptionnelle, qui est due à deux choses : un hiver pas assez vigoureux et qui n'a pas duré assez longtemps, et aussi c'est une année exceptionnellement humide, ce qui est très favorable au développement et à la reproduction des limaces et des escargots

Tristan Morisse, chef de rayon végétal à la jardinerie Truffaut de Barentin (76)

Les produits vendus dans cette jardinerie ne sont pas conçus pour exterminer les limaces, mais pour bloquer leur appétit. Les limaces vont simplement cesser de s'alimenter. Ces produits que l'on dispose autour des plantes ou des légumes comme une barrière protectrice, ne sont pas dangereux pour les animaux domestiques, ni pour la faune sauvage.

Mais il faut tout de même coupler le produit avec des petites astuces. " On peut aussi pailler avec un peu d'ardoise pour empêcher le déplacement des limaces, ou alors leur proposer d'autres aliments comme des déchets et des épluchures, ou des plantes dont on n’a pas besoin, comme les œillets d'Inde par exemple, qu'on peut planter" propose Tristan Morisse.

Dans les jardins familiaux, les jardiniers n'ont pas toute latitude pour éradiquer les nuisibles. "On y va avec des procédés naturels, avec des coquilles d'œufs, de la bière, de la cendre, ou de la paillette de lin pas du tout apprécié par les limaces" énumère le jardinier François d'Hubert.

Le dérèglement climatique a des effets sur la prolifération des nuisibles. Si le soleil revient comme il est prévu les jours prochains, on peut logiquement s'attendre à un recul de la population des limaces.

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