Si vous avez du buis dans votre jardin, vous en avez peut-être déjà été victime : les chenilles de la pyrale du buis, un papillon envahissant originaire d'Asie. Voraces, elles tendent à proliférer et détruisent durablement vos haies de buis. Heureusement, des solutions existent pour les éviter.
Gérant des Jardins d’Avremesnil, près de Dieppe (Seine-Maritime), Olivier Bézuel inspecte régulièrement son buis. Et il faut avoir des yeux partout : la chenille de la pyrale du buis est difficile à observer. "On ne va pas les voir, comme certaines chenilles, sur la partie externe du végétal", explique-t-il. "Elles vont commencer par la partie interne. Alors quand on les voit, ça veut dire qu'une bonne partie a déjà été attaquée. En deux trois jours, ça peut vous effeuiller complètement un buis."
Regardez le reportage de G. Archiapati et C. Heude :
Comment la reconnaître ?
Depuis son introduction accidentelle en Alsace en 2008, la pyrale du buis s'est progressivement développée sur tout le territoire, gagnant du terrain jusqu'en Normandie... Aidée par le réchauffement climatique. Depuis, l'espèce figure sur la liste d'alerte de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes.
La chenille est reconnaissable à sa tête noire et son corps vert clair, strié comme une courgette, et à ses verrues noires. Elle n'est pas dangereuse pour les hommes, ni pour les animaux de compagnie, et semble ne se nourrir que du buis, sauvage comme ornemental.
Le papillon, lui, a des ailes blanches, bordées de brun et avec, parfois, des reflets violets ou irisés. Il peut mesurer jusqu'à 44 millimètres.
... Et comment s'en débarrasser ?
Les pontes de la pyrale sont régulières et peuvent aller jusqu'à 200 œufs. Ainsi, pour éviter leur prolifération et les dégâts que ces chenilles provoquent, il faut agir... Mais pas facile.
"Ces dernières années, comme on n'a plus de températures négatives, les chenilles arrivent à rester en dormance pendant l'hiver. Tant qu'il n'y a pas de gros gel, elles ne disparaissent pas", se désole Olivier Bézuel.
Il ne faut pas hésiter à mettre des pièges à base de phéromones, qui vont attirer les papillons. Ils ne vont pas les détruire, mais vont vous signaler si vous avez des pyrales du buis dans le jardin. Comme ça, on peut savoir si l'on peut démarrer les premiers traitements.
Olivier Bézuelà France 3 Normandie
Alors que faire ? Le responsable de la pépinière conseille de compter sur... Les mésanges ! "Je conseille aux clients d'installer des nichoirs à mésanges, à gauche à droite dans le jardin, suffisamment haut pour que les chats ne viennent pas les chasser. C'est très important : c'est un prédateur naturel dans les jardins qui est formidable."
Dernier outil pour combattre cette chenille : du Bacillus, une bactérie sous forme de poudre à pulvériser sur le buis. Une solution qui ne tient pas du miracle, mais qui, au moins, n'est ni infectieuse, ni toxique pour l'homme.