Des lieux de suivi pour auteurs de violences conjugales créés en Seine-Maritime et dans l’Eure.

La ministre déléguée à l'Egalité femmes/hommes, Elisabeth Moreno, a annoncé le mardi 27 octobre la création en France de 16 pôles pour auteurs de violences conjugales. L’objectif est d’éviter la récidive et de protéger les femmes.  
 

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Plus de 210 000 femmes subissent des violences conjugales chaque année. En 2019, 146 ont été tuées par leur compagnon ou leur ex-conjoint. Un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 2012.

Face à ce fléau, la ministre déléguée à l'Egalité femmes/hommes, Elisabeth Moreno, a annoncé sur LCI le mardi 27 octobre le lancement d’une mesure phare du Grenelle de lutte contre les violences conjugales tenu l’an dernier. A savoir la création de 16 pôles de suivi et de prise en charge des auteurs de violences conjugales dont un à Rouen. Plusieurs antennes locales en Seine-Maritime et dans l’Eure sont concernées.
 
Concrètement, les auteurs de violences conjugales seront pris en charge "d'un point de vue psychologique, d'un point de vue médical, et on les aide ensuite dans la réinsertion professionnelle", a indiqué la ministre Elisabeth Moreno.

Cet accompagnement durera au minimum deux mois et demi et impliquera des psychologues et des addictologues. "38% des hommes qui ont commis des féminicides en 2019 étaient sous l’emprise de l’alcool, de la drogue et n’avaient pas d’emploi", a-t-elle précisé. Un suivi judiciaire sera également mis en place.

Objectifs : éviter la récidive et protéger les femmes

En Normandie, à partir du mois de mars, plus de 100 hommes par an pourront ainsi être suivis au sein de plusieurs antennes rassemblées autour de la fédération des acteurs de solidarité de Normandie (FASN) :
  • La fondation de l’Armée du Salut au Havre
  • L'association Nautilia au Havre
  • L’Œuvre Normande des Mères à Dieppe
  • L’association Emergence-s à Rouen
  • Le centre A.S.A.E à Elbeuf
  • La structure L’Abri à Evreux.
Pour Olivier Adam, trésorier de la FASN, ces centres financés à hauteur de 70% par l’Etat et 30% par des collectivités et partenaires privés représentent une avancée majeure.

Il existait depuis plusieurs années en Normandie des sessions de sensibilisation mais elles ne duraient qu’une journée. Là, les auteurs de violences conjugales effectueront un travail en profondeur. L’objectif est de les responsabiliser et de prévenir la récidive. Nous voulons qu’ils sortent de leur déni.

Olivier Adam, trésorier de la fédération des acteurs de la solidarité en Normandie

Pionnier en la matière, le Home de Rosati, créé en 2008 à Arras a inspiré le gouvernement. Sur 850 auteurs de violences reçus sur décision de justice en 12 ans, seulement 13 % auraient récidivé

Un travail à effectuer sur les stéréotypes sexistes

Malgré ces chiffres encourageants, Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), l’association chargée de la ligne d’écoute 3919 (Femmes Violences Info) reste prudente. "Si on veut que la sanction fasse sens", il faut, â côté de ces centres, "qu'il y ait également une vraie prise en charge qui soit axée sur les questions d'appréhension des stéréotypes sexistes", a-t-elle affirmé le mardi 27 octobre sur franceinfo.

Un risque accru de violences conjugales comme lors du 1er confinement

Françoise Brié demande également qu’il y ait dans le même temps un "renforcement des moyens pour les lieux d'accueil et d'écoute pour les femmes victimes".

Comme lors du premier confinement, les femmes risquent d'être davantage victimes de violences conjugales. "On peut imaginer que les mêmes causes provoquent les mêmes effets", craint Olivier Adam, trésorier de la fédération des acteurs de solidarité de Normandie.

Pour rappel, les femmes qui se sentent en danger peuvent appeler le 17 ou envoyer un sms au 114. Elles peuvent aussi signaler des faits de violence au numéro 39 19, l'appel est gratuit et anonyme.
 
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