Mag du samedi : Ces poilus fusillés pour l’exemple par l’armée française

Ce mag du samedi est consacré aux commémorations du 11 novembre. L'occasion de revenir sur l'histoire des caporaux de Souain, et des nombreux autres poilus, fusillés pour l'exemple par l'armée française lors de la première guerre mondiale. En Normandie, on en compte une dizaine par département...

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En France, sur près de huit millions d'hommes engagés dans la Grande Guerre, 950 ont été exécutés par un peloton de l'armée française. Parmi eux, 650 de ces hommes on été fusillés pour l'exemple... Un chiffre qui chaque année relance le débat le sujet sensible de la réhabilitation des ces fusillés.

En Normandie, on compte au sein de chaque département une dizaine de cas de soldats fusillés au motif de "refus d'obéissance", selon les termes de l'armée à l'époque. Ce fut le cas des quatre caporaux de Souain tombés en mars 1915  Tous ont été réhabilités au prix d'un long combat mené notamment par l'épouse de l'un de ces soldats. C'est l'histoire de ce mag du samedi:

Parmi toutes les victimes de la première guerre mondiale, Fiocus sur ces poilus fusillés pour refus d'obeissance. En Normandie, on en compte une diziane par département ...

 

L'affaire des quatre caporaux de Souain

Théophile Maupas, Louis Girard, Lucien Lechat et Louis Lefoulon sont fusillés par leurs camarades et devant le 336ème régiment d'infanterie le 17 mars 1915 à Suippes dans la Marne.

La 21 ème Compagnie du 336ème Régiment  d’Infanterie  de  Saint-Lô, qui avait prouvé sa bravoure lors des premiers combats de Champagne, refuse le 10 mars 1915 de sortir des tranchées à Souain pour combattre des Allemands. La veille, une attaque de l'armée française pour déloger des allemands en hauteur avait été un échec. Ceux  qui  essaient de sortir  étaient immédiatement tués, les autres  ne  sortaient pas. Le lieutenant Morvan, commandant la Compagnie,  porte  plainte  pour  « refus d’obéissance ».


La  Compagnie est relevée et dirigée vers Suippes où siège le Commandement qui  considère que cette défection est « un refus d’obéissance en présence de l’ennemi », passible de l’article 218 du code de Justice Militaire. Le général Réveilhac, commandant de la 60ème division, donne l’ordre de « désigner six hommes dans chaque section  de  la  21 ème compagnie  parmi  ceux  qui  ne  sont  pas  sortis,  en choisissant  dans les plus jeunes classes, et six caporaux ».

Le combat de Blanche Maupas




Les 4 caporaux: Louis Girard, Lucien Lechat, Louis L efoulon et Théophile Maupas seront réhabilités le 3 mars 1934 par une Cour spéciale de Justice Militaire. Cette réhabilitation est le résultat d’un combat de 19 ans, mené par Blanche Maupas, veuve du caporal Maupas. Avec courage et obstination, aidée par la sœur du caporal Lechat, Eulalie, et soutenue par de nombreuses associations dont la Ligue des droits de l’Homme, Blanche Maupas surmontera tous les obstacles.


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