Dans le Sud Manche, à Montbray, plusieurs habitants se plaignent de nuisances liées à une entreprise de poules pondeuses qui s'est agrandie en 2011. Une association s'est constituée. L'une des habitantes cherche à partir.
"C'est une puanteur. Une odeur d'oeuf, de plumes, comme si on était dedans. Après ça peut être une odeur un peu acide peut-être due aux fientes". Depuis cinq ans, Chantal Gobé a déserté son jardin. L'air y est devenu nauséabond voire parfois, en fonction des vents, irrespirable, depuis que sa voisine, une entreprise spécialisée dans l'élevage de poules pondeuses, s'est aggrandie. Dans les hangars situés à quelques mètres de la maison de Chantal Gobé, près de 280 000 volatiles. Cette maison, elle a décidé, à contre-coeur, de s'en séparer après y avoir vécu 28 ans. Elle ne fera pas de bénéfice, bien au contraire: son voisinage risque de lui faire perdre 30% de sa valeur.
Sur la commune de Montbray, une dizaine de riverains sont affectés quotidiennement par la présence de cette entreprise. Une association a été créée et compte près de 70 membres, des habitants directement concernés ou des soutiens aux riverains, comme Joël Bellenfant, militant écologiste. "Pourquoi ne pas mettre ce type d'agro-industrie qui n'a rien à voir avec l'agriculture sur une friche industrielle au bord de l'autoroute plutôt qu'en pleine campagne", s'interroge-t-il.
Sollicités par notre équipe, les responsables de l'entreprise de poules pondeuses n'ont pas souhaité s'exprimer. Les riverains souhaiteraient, eux, une réunion avec les services de l'Etat et la direction de l'exploitation.
Reportage de Jean-Baptiste Pattier et Joël Hamard
Intervenants :
- Chantal Gobé, habitante de Montbray et riveraine de l'entreprise de poules pondeuses
- Françoise Kantar, habitante de Montbray et riveraine de l'entreprise de poules pondeuses
- Joël Bellenfant, militant écologiste