Action EPR de Flamanville: 13 militants de Greenpeace en garde à vue quelques heures vendredi

Treize militants de Greenpeace ont été interpellés et placés quelques heures en garde à vue vendredi après avoir bloqué dans la matinée, près de Caen, un camion transportant le couvercle de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), a-t-on appris de source judiciaire.

Il leur était reproché des faits "d'entrave à la circulation", a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Caen, Carole Etienne. Les gardes à vue ont été levées vendredi en fin d'après-midi pour 11 d'entre eux, "et les deux autres vont suivre le même chemin" dans la soirée, a ajouté la procureure
selon laquelle la "procédure va être transmise au parquet pour examen".


Le blocage de Greenpeace

L'action avait débuté vendredi peu avant l'aube. Arrivés sur le parking où stationnait le camion, sur la commune d'Evrecy à 20 km au sud-ouest de Caen, les activistes sont parvenus à atteindre le véhicule malgré la surveillance des gendarmes et deux d'entre eux se sont enchaînés sur le toit du camion.
Ils en ont été délogés après plusieurs heures, tandis que les autres militants avaient été écartés par les gendarmes.


Le convoi repart

A 14H00, le convoi a repris la route à destination de Flamanville, encadré par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture du Calvados.
Le convoi transportant cet équipement de 110 tonnes et 5,5 mètres de diamètre avait quitté l'usine d'Areva de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) lundi matin en direction de la Normandie.


Non conformité du couvercle de la cuve pour Greenpeace

Dès 07H30, Greenpeace avait revendiqué dans un communiqué cette action, pointant la "non-conformité" du couvercle de la cuve de l'EPR "aux minima de sûreté". Areva a "condamné cette action de blocage" dans une déclaration écrite transmise à l'AFP, et souligné "avoir reçu l'autorisation de transport exceptionnel par la préfecture de Saône-et-Loire, conformément à la réglementation en vigueur". Une anomalie avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de troisième génération, fabriqués par Areva et assemblés par l'électricien EDF. L'anomalie est liée à la présence d'une forte concentration en carbone à certains endroits, qui conduit à des propriétés mécaniques moins bonnes qu'attendu, notamment une moindre résistance.


Feu vert de l'ASN

Fort du feu vert donné en décembre par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à son programme d'essais, Areva doit néanmoins conduire cette année de nouveaux tests mécaniques et chimiques pour démontrer la résistance de ces équipements clés du futur réacteur. "Au-delà de l'EPR en lui-même, c'est l'intenable équation de l'industrie nucléaire qui est pointée du doigt", ajoutait Greenpeace vendredi. "Alors que le gouvernement doit faire des annonces concrètes, secteur par secteur, avant la fin du mois sur la transition énergétique, Greenpeace pose la question de la cohérence entre les orientations de la loi et les actes d'EDF", conclut le communiqué.


L'EPR: un chantier à 10,5 milliards d'euros

Le chantier de l'EPR de Flamanville accumule les déboires depuis son lancement en 2007. Son coût, estimé aujourd'hui à 10,5 milliards d'euros, a plus que triplé par rapport au devis initial et sa mise en service a été repoussée à fin 2018. Selon le dernier calendrier communiqué par EDF, la finalisation des montages mécaniques du circuit primaire, dont la cuve est l'élément central, est prévue au premier trimestre de 2016, avant le début des essais d'ensemble au premier trimestre de 2017.
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