Le couvercle qui doit être installé sur la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville dans la Manche était en cours d'acheminement ce mercredi par convoi exceptionnel vers sa destination finale.
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Le convoi par route a quitté l'usine d'Areva de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) lundi matin et se trouvait mercredi après-midi entre Soissons et Compiègne, en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, poursuivant sa traversée d'est en ouest de la France, a précisé à l'AFP Greenpeace. L'arrivée à destination de cet équipement de 110 tonnes et 5,5 mètres de diamètre pourrait intervenir jeudi ou vendredi, ce que n'ont pas voulu confirmer Areva et
EDF, les deux groupes engagés dans le projet.
Un fiasco complet de l'industrie nucléaire pour Greenpeace
Pour l'ONG, cette opération est "l
e symbole du fiasco complet de l'industrie nucléaire" française, dans la mesure où une anomalie avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de troisième génération,fabriqués par Areva et assemblés par l'électricien EDF. L'anomalie est liée à la présence d'une forte concentration en carbone à certains endroits, qui conduit à des propriétés mécaniques moins bonnes qu'attendu, notamment une moindre résistance.
La tenacité de l'acier reste à vérifier
Fort du feu vert donné en décembre par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à son programme d'essais, Areva doit conduire cette année de nouveaux tests mécaniques et chimiques pour démontrer la résistance de ces équipements clés du futur réacteur. "
Un programme d'essais complémentaires validé par l'ASN est en cours d'instruction afin de vérifier la ténacité suffisante de l'acier, sans préjuger de l'acceptabilité du couvercle et du fond de cuve de Flamanville 3", a expliqué un porte-parole d'Areva à l'AFP.
Le verdict de l'Autorité de Sûreté Nucléaire
Le verdict de l'ASN sur leur aptitude au service est attendu au second semestre, mais en attendant, l'autorité administrative indépendante n'a pas formulé d'objection à "
la poursuite des opérations de fabrication sur le couvercle de la cuve de l'EPR". Greenpeace lui a toutefois demandé "d'empêcher EDF de créer une situation irréversible". Selon l'ONG, "
si EDF était sérieuse avec les mesures de sûreté, l'entreprise devrait attendre la validation par l'ASN des résultats des tests".
Interdire la fermeture du couvercle
"
On attend au minimum une réaction rapide de l'ASN qui doit interdire cette fermeture" du couvercle, a abondé France Nature Environnement (FNE) dans un communiqué. Le chantier de l'EPR de Flamanville accumule les déboires depuis son lancement en 2007. Son coût, estimé aujourd'hui à 10,5 milliards d'euros, a plus que triplé par rapport au devis initial et sa mise en service a été repoussée à fin 2018. Selon le dernier calendrier communiqué par EDF, la finalisation des montages mécaniques du circuit primaire, dont la cuve est l'élément central, est prévue au premier trimestre de 2016, avant le début des essais d'ensemble au premier trimestre de 2017.