Le conseil d’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie a acté l’augmentation des tarifs de la taxe de séjour. La mesure, qui entrera en vigueur en 2025, a plutôt été mal accueillie par certains professionnels du tourisme, qui redoutent une baisse de la fréquentation de cette commune touristique.
L'annonce de l'augmentation des tarifs de la taxe de séjour dans l’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie passe mal auprès des professionnels du tourisme. "Depuis 18 ans, on était à 50 centimes de taxe de séjour par jour, et a priori on passe à 65 centimes", déplore Laurence Royer, patronne de l'aire de camping-car de la Bidonnière, à Pontorson. "Entre l'électricité, l'eau, les poubelles qui deviennent énormes, on nous rajoute une taxe qui va nous faire augmenter les tarifs."
Au bout d'un moment ça va devenir insupportable pour notre clientèle.
Laurence Royerà France 3 Normandie
Une taxe de séjour "ajustée" à celle pratiquée dans les villes voisines
Ce montant, jusqu’ici assez peu élevé dans la région, varie en fonction de standing de l’établissement et du nombre de nuitées. Selon une étude comparative menée par l’office de tourisme du Mont-Saint-Michel, la taxe de séjour y est bien plus basse que dans villes voisines, comme Granville ou Saint-Lô.
"Nous avons travaillé avec tous les professionnels du tourisme de manière à ajuster notre taxe de séjour qui était normalement basse", explique David Nicolas, maire (SE) d'Avranches (Manche).
Le Mont-Saint-Michel est quand même le deuxième site touristique français le plus visité. Il nous semblait tout à fait légitime de remettre notre taxe de séjour au niveau ordinaire.
David Nicolas, maire (SE) d'Avranchesà France 3 Normandie
"Et au vu de la dynamique touristique qui est la nôtre aujourd'hui ou de nos besoins financiers pour pouvoir porter ces politiques touristiques qui génèrent de l'attractivité aux abords du Mont-Saint-Michel, qui est quand même le deuxième site touristique français le plus visité, il nous semblait tout à fait légitime de remettre notre taxe de séjour au niveau ordinaire, qui est pratiqué sur tout le pourtour de la baie du Mont Saint-Michel", défend l’élu.
Améliorer "l'expérience visiteur"
Le produit de cette taxe est intégralement versé à l’office de tourisme. "Notre office de tourisme un budget de 3 millions d’euros. Sur ces 3 millions d'euros il y a un million qui vient de la communauté d'agglomération : c'est la dotation qui permet à ce service public de fonctionner. Les deux millions restants proviennent de la taxe de séjour et des recettes commerciales", détaille le maire d’Avranches.
Et d’ajouter : "L’argent supplémentaire récolté avec cette augmentation de la taxe de séjour ne servira pas forcément à faire de la communication mais surtout à accompagner nos visiteurs."
"L'un des points fondamentaux sur lequel nous nous appuyons est "l'expérience visiteur" : un visiteur qui vit un moment très qualitatif lorsqu'il se rend à tel ou tel endroit va en parler positivement et pourra revenir avec un oncle, une tante, des enfants et ainsi devenir ambassadeur du territoire en question."
"Ça nous apporte quoi comme service supplémentaire ?"
Les touristes en question ne sont pas passés à côté de l’information. "J’estime qu'on paye déjà assez comme ça. Ça ne me plaît pas. Ça nous apporte quoi comme service supplémentaire ? Dans le coin il n’y a pas plus de choses", regrettent Géraldine et Thierry, venus de Loire-Atlantique, et habitués du coin.
Dans les faits, les tarifs devraient presque doubler à partir de janvier 2025 :
- 3,85 euros au lieu de 2 euros pour un cinq-étoiles,
- 2,75 euros au lieu de 1,65 euros pour un quatre-étoiles,
- 1,80 euros au lieu de 1 euro pour un trois-étoiles,
- 1,10 euros au lieu de 80 centimes pour un deux-étoiles,
- 65 centimes au lieu de 55 centimes pour les campings classés 3, 4 et 5 étoiles.
Seuls à ne pas être impactés : les terrains de camping et de caravanage 1 et 2 étoiles, qui restent, eux, à 22 centimes par nuitée.
L’augmentation de la taxe de séjour n’empêchera pas Géraldine et Thierry de revenir dans leur lieu de villégiature favori. Mais d'autres touristes pourraient ainsi regarder à deux fois avant de réserver au Mont-Saint-Michel.