Une vente aux enchères exceptionnelle de véhicules anciens, dont certains très rares datant de la Première Guerre mondiale, avait lieu ce mardi à Saint-Aubin-des-Bois (Manche). De nombreux collectionneurs, venant de toute l'Europe, se sont arrachés les pièces pour plusieurs dizaines de milliers d'euros.
"Ce n'était pas prévu. Je ne l'ai pas encore dit à ma femme. C'est un peu la folie du collectionneur qui a parlé" sourit, un peu gêné, Christian.
L'homme passionné depuis 30 ans par les engins de la Première Guerre mondiale a dépensé près de 100 000€ pour acquérir deux camions datant du début du XXe siècle, issus de la collection d'un entrepreneur de Saint-Aubin-des-Bois (Manche) récemment décédé.
"Les deux camions étaient ensemble. Il fallait que je les achète" indique le nouveau propriétaire de deux des 31 véhicules rares vendus lors de l'exceptionnelle vente aux enchères organisée ce mardi 27 juin 2023.
Une soixantaine de curieux et potentiels acheteurs, venus de toute l'Europe, s'étaient donné rendez-vous dans l'espoir d'acquérir une voiture ancienne ou un des remarquables engins ayant servi lors de la guerre 14-18.
"Ce n'est pas seulement une pièce de musée, le véhicule peut encore rouler"
Parmi les pièces phares, ce Mack "Bulldog" toujours en état de marche, acheté 58 000€ par Christian, expressément venu de Bourgogne-Franche-Comté.
Ce camion militaire américain s'illustre parce qu'il a beaucoup servi pour apporter du matériel sur le front de guerre. C'est un modèle dit "bulldog" parce qu'il était tellement robuste, tellement tenace qu'il ne lâchait jamais l'affaire. Il est toujours dans un état proche de l'origine et c'est très rare de le trouver sur le marché. Ce n'est pas seulement une pièce de musée, c'est un véhicule capable de rouler
Antoine Clachant, consultant de la vente aux enchères
Les enchérisseurs réunis dans la Manche ont dû batailler dur pour s'adjuger certaines pièces, à l'image du "Liberty", un camion lourd standard de 3 à 5 tonnes avec une transmission à 4 vitesses.
"Ce qui est intéressant sur ce camion-là, c'est que son moteur est d'origine conforme. Un moteur essence sans châssis. C'est un véhicule qui servait à transporter des gravats pour la carrière" a rappelé Antoine Clachant, juste avant le début des enchères pour ce lot.
"12 000 euros ici. Est-ce que j'adjuge à 12 000€ ? Non, ce n'est pas terminé. 20 000€. 23 000€ là. 23 000€, c'est fini" lançait à haute voix le commissaire-priseur de l'événement.
L'impressionnant "Liberty" est finalement reparti entre les mains de Miguel, un acheteur espagnol venu de San Sebastian, pour la coquette somme de 23 000€.