Dans la nuit de lundi et mardi, des individus se sont introduits par deux fois dans le cimetière classé de la commune de Genêts dans la Manche pour y dérober des croix et objets en fonte.
Le cimetière ouvert sur l’église de Genêts, est le seul classé du département aux côtés de celui du Mont-Saint-Michel. L'endroit, où repose le général qui équipa les poilus en casques et d’autres défunts, célébrés par ces croix, est paisible. Difficile, ce dimanche 13 juin, d’imaginer le saccage réalisé quelques jours auparavant. Au moins six croix ont disparu, dix-huit autres ont été cassées.
Les gendarmes ont effectué des rondes, les riverains aussi… Forcément, oui, il y a un choc. Pour gens qui ont des ancêtres enterrés ici, c’est une partie de notre histoire ! Cimetière ou autre, c’est lamentable et symboliquement très grave. Il représente l’histoire d’une commune, s’attaquer à la mémoire, c’est jamais bon signe !
Le saccage découvert mercredi aurait eu lieu en deux temps : lundi et mardi soir. "Ce sont des croix métalliques, en fonte, qui pour certaines datent de plus d’un siècle et sont classées. La plupart ont été fracturées, cassées ou volées. Ça pète au pied, il suffit ensuite de les traîner. Ils ont dû en voler deux ou trois à chaque fois", souffle Christophe Pailley en désignant les différentes tombes.
Une série de vols
Pour Christophe Pailley, le cimetière de la baie du Mont-Saint-Michel a été visé pour "les matériaux, pas pour les croix". "Le prix de la fonte est élevé en ce moment. D’autres objets métalliques ont été arrachés, des petits objets qui n’ont pas vraiment d’intérêt. Il y a déjà eu des vols dans l’église, mais pas de ce genre là."
Ça n’était pas arrivé depuis 2014. Il paraît qu’il y avait eu une vague de vols il y a 20 ans dans les cimetières. Avec le centre-bourg fermé, le couvre-feu, peut être que ça a été deux facteurs qui ont facilité choses.
Alors que le village est fermé à la circulation depuis le début de la semaine en raison d’un chantier aucun véhicule n’a pu croiser les malfaiteurs. Les rondes pourraient se multiplier dans un secteur où des tuyaux et des lampes avaient d’ailleurs été volés sur le chantier par deux fois.
Les villageois ont mis en lieu sûr ce qu’ils ont pu sauver des croix cassées. Une enquête menée conjointement par la gendarmerie de Sartilly et le parquet de Coutances est en cours.