"C'était le bar-restaurant le plus tendance de la région" Malgré le succès, le Goéland 1951 contraint de plier bagage

En neuf ans d'exploitation, les tenanciers du Goéland 1951 ont réussi à faire de leur bar-restaurant de plage un lieu emblématique du littoral normand. Malgré leur réussite, ils viennent d'apprendre que la mairie de Réville (Manche) avait décidé de choisir un nouvel exploitant.

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"Parfois, le chemin ne prend pas la direction que l’on aurait souhaitée, même si le cœur en avait rêvé autrement". Ce lundi 7 octobre, les gérants du Goéland 1951 font leurs adieux officiels à leurs habitués. Cela faisait 9 ans que l'équipe de "Sky and Sand" avait repris le bar-restaurant de plage avec sa vue sublime sur le Val-de-Saire. 

Une ambiance unique, remarquée jusqu'en Angleterre

En près d'une décennie, l'équipe a réussi à créer une ambiance unique, et contribué à augmenter la renommée du Val-de-Saire bien au-delà de ses frontières. "Merci pour avoir fait de ce petit coin de paradis l'un des endroits les plus cool de France" commente Emmanuel sous la publication des adieux sur Facebook. La nouvelle est difficile à digérer pour les clients réguliers, comme Maryline : "Un deuil pour moi et tous ceux qui ont pu profiter de cette âme unique du Goéland".

Par leur hospitalité, leur bonne humeur et leur programmation musicale, les équipes du Goéland 1951 avaient attiré une clientèle venant bien au-delà de la Normandie. En 2017, le journal britannique The Guardian l'avait même classé parmi les 10 meilleurs bars de plage de France, à côté d'établissements du Cap d'Ail, de Sète ou encore de Saint-Tropez.

Il y a 9 ans c’était un boui-boui où le steak-frites était le pinacle de la gastronomie et où nous on t’enguelait si tu ramenais du sable sous tes chaussures. Cette équipe l’a fait monter au point de devenir l’endroit le plus Hype de Normandie.

Jonathan, un fidèle habitué

Si le Goéland 1951 était aussi connu et réputé, c'est aussi parce que ses gérants étaient très forts en communication. Chaque année, le clip vidéo de lancement de saison était très attendu. Des parodies d'Alerte à Malibu, du Prince de Bel Air, de Band of Brothers ou encore de Tontons du Bled pour ne citer qu'elles avaient fait le buzz sur internet. Et que dire de cette vidéo publiée en mai 2020, en pleine indécision sur la réouverture des bars durant la période de la pandémie de Covid-19.

Battu par un projet plus séduisant pour la mairie

Alors, pourquoi un bar-restaurant aussi réputé et adulé ferme-t-il me direz-vous ? Tout simplement parce que l'établissement appartient à mairie de Réville et que sa gérance dépend d'une délégation de service public (DSP), qui est soumise à renouvellement tous les neuf ans depuis 2008.

L'équipe actuelle, Sky and Sand, avait emporté l'appel d’offres en 2015. Cette fois-ci, plus de 30 candidatures ont été déposées, seulement deux dossiers complètement conformes ont été retenus par l'équipe municipale. "Nous avons appliqué la procédure réglementaire, explique Yves Asseline, le maire. La commission a étudié les deux dossiers, a reçu les candidats, et a appliqué les critères de sélection".

Les sortants ont très bien travaillé, ils ont très bien fait connaître le lieu. Ce n'est pas une décision de sanction. Les concessions se jugent sur le projet. Si on ne devait retenir que deux critères, il y a plus de jours d'ouverture et les tarifs seront plus bas.

Yves Asseline, maire de Réville

Dans cette finale, l'équipe sortante a été devancée par le projet du restaurateur Clément Oudin, qui a ouvert le restaurant La Caudière à Saint-Vaast-la-Hougue au printemps dernier. Sa grande force : 48 jours de plus d'ouverture, soit quasiment deux mois.

Quel nom portera la nouvelle enseigne ? Le Goéland, certainement. Le Goéland 1951, certainement pas puisque la marque a été déposée par les gérants sortants. "Le nom du goéland existe depuis l'après-guerre, ça avait été créé par le boulanger-pâtissier de l'époque", raconte le maire. Y retrouvera-t-on une aussi bonne ambiance qu'avant ? Seul le temps le dira. Premiers éléments de réponse dans six mois. 

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