Affaire Karachi: Ziad Takieddine devant la Cour de justice de la République

L'homme d'affaires Ziad Takieddine est convoqué vendredi comme témoin devant la Cour de justice de la République (CJR) dans l'affaire du financement occulte de
la campagne d'Édouard Balladur en 1995, une audition où il entend dénoncer "un système de corruption à grande échelle". 

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Convoqué à 14H00 devant la commission d'instruction de la CJR, il a indiqué avant son audition qu'il répondrait "à toutes les questions". Il entend aussi dénoncer "un système de corruption à grande échelle, au sommet de l'État" devant cette juridiction compétente pour répondre des délits commis par des ministres en exercice. Dans l'instruction de la CJR saisie en 2014, l'ancien Premier ministre de droite Édouard Balladur et son ministre de la Défense de l'époque François Léotard, ont récemment été mis en examen.

L'enquête antiterroriste sur l'attentat de Karachi en 2002, qui avait tué 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCN), avait révélé la piste de rétrocommissions -illégales- en marge de contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite, susceptibles d'avoir financé la campagne présidentielle de Balladur en 1995. L'hypothèse privilégiée par les juges antiterroristes est celle d'un acte de rétorsion suite à l'arrêt des commissions à des responsables pakistanais décidé par le président Jacques Chirac après sa victoire sur son rival.

Parallèlement, dans le volet financier non ministériel de l'affaire Karachi, les juges avaient acquis la conviction que 327 millions d'euros de commissions indues avaient été versés à des intermédiaires en marge de ces contrats signés en 1994 par le gouvernement Balladur avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari II). Dans ce dossier six protagonistes sont dans l'attente d'un procès dont Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et Ziad Takieddine.

M. Takieddine est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans ce schéma, en tant qu'intermédiaire dans le réseau "K" qui aurait été imposé à la toute fin des négociations. Mais l'homme d'affaires franco-libanais, poursuivi notamment pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" "refuse d'être la victime expiatoire d'un système", selon son avocate Elise Arfi.

Il n'a cessé de dénoncer le "détournement" à partir de 1996, suite à l'élection de Jacques Chirac, de commissions liées au contrat Sawari, au profit du groupe du Saoudien Khaled Ali Bugshan, derrière lequel se profile, selon lui, l'homme d'affaires Alexandre Djouhri. Réputé proche de Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l'Élysée, il a nié ces accusations. Ziad Takieddine a indiqué qu'il s'exprimerait publiquement après son audition, devant le siège de la CJR.

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