La prise de pouvoir des talibans en Afghanistan inquiète les réfugiés. Plusieurs d'entre eux sont installés à Cherbourg et vivent au milieu d'une petite forêt. Ils veulent quitter le pays et font appel aux élus.

Réfugiés à Cherbourg, ils sont inquiets. Une cinquantaine d'afghans vit dans la jungle et beaucoup regardent en boucle les images sur leurs téléphones portables de la prise de pouvoir des talibans dans leur pays d'origine. Certains sont stressés de n'avoir aucune nouvelle de leurs familles sur place. D'autres ont déjà perdu des proches victimes de cette guerre.

Un des réfugié est particulièrement angoissé : "J'étais interprète en Afghanistan, je travaillais pour l’armée américaine, ce qui fait de moi un ennemi des talibans. J'avais quitté le pays mais ma famille est restée là-bas et aujourd'hui elle est en danger".

Face à la situation, les bénévoles de l'association Itinérance se sentent démunis. L'organisation ne gère pas le camp mais apporte régulièrement des ravitaillements aux migrants et discutent avec eux : "Ils vivent dans des conditions difficiles au sein de la jungle, dans l'insalubrité, ils dorment dans des tentes. Ce n'est déjà pas facile pour eux au quotidien, ils subissent une fatigue physique et nerveuse accentuée par l'inquiètude pour leurs proches en Afghanistan" s'indigne Anne Caron, membre du conseil d'administration de l'association.

Une réunion entre réfugiés afghans et élus

L'association cherbourgeoise s'occupe de plus de 300 afghans. Elle milite et se bat pour leurs conditions mais "Malheureusement nous ne pouvons pas les prendre en charge et nous ne sommes pas décisionnaires. Quelques réfugiés veulent être relogés mais beaucoup veulent traverser la Manche. Ils ont tenu à rencontrer les élus pour échanger sur ces différents sujets. De notre côté, nous souhaitons alerter les autorités sur les conditions psychologiques de ces personnes avec ce qu'il se passe en Afghanistan. Les migrants voient des images catastrophiques et sont morts d'inquiètude pour leurs proches" explique Anne Caron.  L'association travaille sur la mise en place d'une cellule psychologique.

Attirés par l'Irlande

Pour Claudie Rault-Verpey, présidente d'Itinérance : "Le renversement politique de dimanche soir fait pressentir de nouvelles arrivées dans le camp. Nous n'avons pas encore de réelles visions là-dessus mais ce sera probablement le cas". Certains habitants du camp ont fait leur demande d’asile en France mais n'obtiennent pas de logements faute de place. D’autres attendent de pouvoir traverser la Manche pour se rendre en Irlande ou en Angleterre : "On veut pouvoir prendre le bateau, quitter Cherbourg et s'en aller, on a de la famille de l'autre côté. C'est aussi pour ça qu'on veut voir les élus. Il faut qu'ils nous aident" nous confie un des migrants. De nombreuses communautés afghanes vivent en Irlande, les réfugiés sont attirés par les conditions de vie et surtout le droit du travail y est plus flexible.

Beaucoup rêvent de partir, mais certains réfugiés ont obtenu la permission de rester en France où ils sont désormais installés et ont vu leur situation s’améliorer. 

 

 

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