Pour la deuxième journée consécutive, l'équipe pédagogique refuse d'accueillir les élèves. Elle estime que 30 élèves par classe en sixième, ce n'est pas tenable.
Les 81 élèves de sixième du collège Jules Ferry de Querqueville à Cherbourg et leurs parents se souviendront de cette rentrée 2021. A la place du traditionnel appel dans la cour ce jeudi, ils ont écouté les revendications des enseignants et du reste de l'équipe pédagogique. Tous ont décidé d'annuler la rentrée pour réclamer l'ouverture d'une quatrième classe de sixième.
"A presque 30 élèves par classe, ce n'est pas tenable, explique Mikael Habert, professeur d'espagnol qui milite au SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degrè. On a alerté l'inspection académique depuis longtemps. En juin, ils savaient qu'il n'y aurait pas 250 élèves mais plus de 330 à la rentrée et rien n'a été fait !"
Les parents et les élèves sont donc repartis chez eux, plutôt compréhensifs. Une demande d'audience a été faite auprès de la directrice académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) de la Manche, qui était à Cherbourg pour la rentrée dans un autre établissement, mais comme ils n'ont pas obtenu de réponse, les professeurs ont recommencé l'après-midi : rentrée annulée pour les élèves de 5e, 4e et 3e.
Après l'année qu'on a passée, des cours à distance, des enfants qui décrochent, vous croyez franchement que c'est le moment de tailler dans les effectifs ?
"Annuler la rentrée sur un mouvement de grève local, c'est inédit, souligne Pascal Roger, secrétaire départemental du SNES-FSU. Après l'année qu'on a passée, des cours à distance, des enfants qui décrochent, vous croyez franchement que c'est le moment de tailler dans les effectifs ? Il faut renforcer les moyens humains. Il y a eu 33 postes supprimés dans le département de la Manche au niveau des collèges cette année. "
La colère est d'autant plus forte que d'après le syndicat, des parents de Querqueville ont été obligés d'inscrire leurs enfants dans d'autres établissements, à Raymond Le Corre ou La Bucaille, alors que ces familles habitent à quelques centaines de mètres du collège.
La DASEN, Sandrine Bodin, s'est finalement entretenu en fin de journée avec les grévistes, mais ils estiment les propositions qui leur ont été faites trop légères. Ils ont décidé de ne pas accueillir les élèves pour la deuxième journée consécutive.