Un navire de combustibles nucléaires irradiés australiens est arrivé ce vendredi matin à Cherbourg. Ils seront retraités dans l'usine Orano de La Hague. Doutant de la légalité du contrat, Greenpeace a assigné l'industriel en justice.
Le BBC Austria est arrivé ce vendredi matin à Cherbourg avec à son bord deux tonnes de combustibles irradiés en provenance d'Australie. Le déchargement a commencé peu après 8 heures. Ce transport s'inscrit dans le cadre d'un contrat entre la société Ansto (Agence Australienne des Sciences et Technologies Nucléaires) et la spécialiste français du nucléaire Orano. Ce dernier va retraiter sur son site de la Hague les combustibles réceptionnés ce 14 septembre.
Contestant la légalité du contrat qui prévoit plusieurs transports, Greenpeace a assigné Orano devant le juge des référés. Celui-ci a renvoyé l'audience au 25 septembre à la demande d'Orano. Greenpeace lui demandait d'enjoindre l'entreprise de lui transmettre ses contrats australiens. Orano a indiqué à l'AFP que l'entreprise se soumettrait à la décision du juge.
Déchets #nucléaires- Lors de l’audience au TGI de #Cherbourg , on apprend qu' #ORANO a déposé confidentiellement un référé contre @greenpeacefr pour nous interdire de manifester aux abords du port et surtout sans nous en informer ! Le nucléaire et la démocratie : incompatibles ! pic.twitter.com/DKRSprKtSk
— Rousselet Yannick (@plutonyck) September 13, 2018
Ce transport "très encadré", par un décret paru le 8 juillet 2018, a "évidemment reçu toutes les autorisations des autorités compétentes", avait souligné jeudi le directeur de la communication de l'usine Orano de La Hague Gwenaël Thomas. "Tous les déchets australiens issus des opérations de recyclage repartiront en Australie", conformément à la loi française selon laquelle les déchets nucléaires étrangers ne peuvent rester sur le territoire, avait-il ajouté.
"des matières importées pourraient rester sur le territoire français"
Les "matières valorisables comme l'uranium et le plutonium seront réutilisées sur le marché européen pour produire de l'électricité", a t-il ajouté. Dans l'assignation, Greenpeace s'inquiète en effet d'un "transfert de propriété du plutonium et d'uranium entre Ansto et Areva, ce qui laisse à penser qu'une partie des matières importées pourrait rester sur le territoire français".Le contrat "devrait conduire, à terme très éloigné (2034 voire 2040) à l'exportation vers l'Australie d'un volume de déchets radioactifs supérieur à celui qui a été importé, sans qu'aucune prévision de réutilisation des matières ainsi exportées ne soit prévue", estime l'ONG.
Interview de Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace
"On renvoie la même équivalence d'activité radiologique vers l'Australie" que celle reçue, a de son côté assuré M. Thomas. Selon Orano, ces combustibles ont été utilisés pour produire des radioisotopes utilisés dans la prévention et la lutte contre certains cancers ainsi qu'au développement de la recherche fondamentale.