Coronavirus : des commerçants normands tentent de s'adapter au confinement de leurs clients

Malgré le confinement, les commerces alimentaires peuvent rester ouverts. Mais la poursuite de l'activité nécessite quelques adaptations. A Equeurdreville, une boulangerie a lancé un système de livraison à domicile.

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"Dés le début, on a commencé à mettre des gants pour manipuler la monnaie, on les garde toute la journée, et on enfile d'autres gants par-dessus, des gants alimentaires, pour toucher le pain et les viennoiseries." Pour la boulangerie Anquetil, à Equeurdreville, près de Cherbourg, s'adapter au coronavirus, c'est d'abord s'imposer des conditions sanitaires strictes. Au comptoir, Maëlle Boderé porte un masque pour servir les clients. Un voisin podologue a gracieusement fait don de quatre exemplaires au magasin.  

Dans l'arrière boutique, au fournil, Xavier Anquetil est seul à veiller à la cuisson des baguettes. "On a mis la totalité de nos salariés (ndlr : la boulangerie compte trois salariés) en chômage partiel", explique tristement le boulanger, "On a divisé par quatre notre production et donc on n'a plus besoin de tout le monde." Le coup d'envoi du confinement général, le 17 mars dernier, a entraîné "une descente vertigineuse" de la fréquentation du magasin, selon Maëlle. "On a perdu énormément sur les premières journées."
 

L'essentiel et pas d'excès

Depuis, les clients sont revenus, mais moins nombreux et plus économes. "Les gens viennent pour l'essentiel, le pain, il n'y a pas d'excès, il n'y a pas ou très peu d'achat de patisseries", indique Xavier. Alors, l'entreprise s'adapte pour assurer sa survie avec un objectif premier : limiter le plus possible les pertes. Le boulanger travaille avec son stock de matière première existant. Aucune nouvelle commande n'a pour l'instant était passée avec ses fournisseurs. Côté clients,  "on fonctionne maintenant sur un système de réservation : je dis aux gens de réserver si ils veulent tel ou tel pain spécial pour éviter trop d'invendus", explique Maëlle.
 
Reportage de Marie Saint-Jours et Sylvain Rouil

L'ouverture de la boulangerie a également été réduite : le magasin n'accueille plus le clients que de 8 heures à 13 heures. "On a la possibilité de rester ouvert", admet Xavier Anquetil, qui sait que d'autres activités commerciales sont désormais interdites, "mais c'est plus un service, c'est juste pour essayer de payer les factures en attendant de voir ce que l'Etat va faire pour nous. On reste ouvert pour pas grand chose." Pami les services proposés aux clients, il ya des attestations de déplacement données "aux personnes qui n'arrivent pas à les sortir". Il y a aussi les livraisons à domicile.
 

"ça leur permet d'avoir une visite, même si c'est à distance"

Deux fois par jour, Maëlle charge sa camionnette de pains et baguettes avant de prendre la route. "Dans nos commerces, on est proche des gens, donc on a tout de suite pensé à faire de la livraison pour pouvoir les dépanner", raconte la jeune femme, "On a beaucoup de personnes âgées surtout, on a tout de suite pensé qu'elle allaient se retrouver très seules, très tristes. Il y a beaucoup de tristesse. Le fait d'aller les voir, ça leur permet d'avoir une visite, même si c'est à distance, et d'échanger deux mots. Ça leur fait du bien.

Ce nouveau service est, selon Maëlle, amené à "prendre de l'ampleur", la demande augmentant avec le bouche à oreille. Mais il ne compensera pas la baisse importante d'activité de l'entreprise. "C'est plus pour garder le contact avec les gens, les clients fidèles, les personnes âgées, les accompagner. Nous, on ne demande rien sur la livraison, on fait juste payer le prix du pain. Des fois, on se déplace pour une baguette. Au moins, on garde un contact et c'est important, surtout dans nos métiers."
 

"Il y aura d'autres moments où on va bien travailler"

Derrière son masque, Maëlle Boderé garde le sourire. En témoigne le rire qui vient régulièrement ponctuer ses phrases et ce même si, aujourd'hui, l'avenir "c'est le flou total". Un des grands rendez-vous de la profession se profile à l'horizon. Et cette année, il a de grandes chances d'être manqué. "Pâques va être gâché, c'est certain, il faut être réaliste. On a commencé des choses mais on n'a fait qu'un quart de ce qu'on prévoyait de faire. On verra ça plus tard. Il y aura d'autres moments où on va bien travailler", estime, philosophe, la jeune femme. Comme nombre de Français, la cheffe d'entreprise a également d'autres sujets de préoccupation. "Avec trois enfants à la maison, c'est du stress supplémentaires. Avec le confinement, ils nous réclament."
 
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