La marche blanche en hommage aux deux enfants décédés, poignardés par leur père, s'est élancée dans la dignité. Des camarades de classes des enfants menaient le cortège, suivis par des amis, des voisins et des habitants de Cherbourg.
En tête du cortège, des camarades de classe tiennent la banderole où figurent les prénoms des deux enfants décédés le 30 mars dernier, Mahmoud et Lina. Derrière eux, des centaines de personnes défilent dans un calme pesant.
Reportage Q.Carudel, F.Levasseur
Un père poignarde ses trois enfants et s'immole par le feu
Le samedi 30 mars 2019, les pompiers sont appelés sur un incendie, au troisième étage d'un immeuble de Cherbourg du quartier des Provinces. Arrivés sur place, les secours extraient de l'appartement trois enfants d'une même fratrie. Tous présentent des blessures causées par une arme blanche et ont perdu connaissance. Dans la pièce où le feu s'est déclaré, un corps calciné, très dégradé, est découvert. Il sera établi plus tard qu'il s'agissait du père, qui s'est immolé par le feu.
Le Samu prend en charge les enfants mais deux d'entre-eux âgés de 7 et 14 ans décèderont sur place. La fille cadette de 11 ans, grièvement blessée, est transportée au CHU de Caen pour y être hospitalisée. Ses jours ne sont plus en danger.
"L'hypothèse du drame familial est confirmée sur fond de séparation", a déclaré le procureur de Cherbourg, quelques jours après le drame, soulignant l'absence de "signe précurseur qui ait pu laisser présager d'un quelconque passage à l'acte".
La mère des enfants, qui n'habitait pas dans l'appartement, a été hospitalisée, en état de choc. Elle a depuis expliqué aux enquêteurs n'avoir jamais eu d'altercation avec le père avant le drame. Leur séparation en cours était connue. L'homme avait emménagé un mois plus tôt dans l'appartement situé dans un HLM d'un quartier populaire de Cherbourg.