A Querqueville, près de Cherbourg dans le Cotentin, nous avons rencontré Virginie, une mère de famille qui applique au quotidien des gestes en faveur de l'environnement. Au programme : des poules, de la permaculture, un compost et des bonnes habitudes en amont avec des produits achetés en vrac.
Dans ce joli coin de Normandie, niché entre Cherbourg et la pointe du Cotentin, la nature est omniprésente. Sauvage. Entre les petites criques qui morcellent le trait de côte et un paysage de bocage, nous voilà à Querqueville, commune limitrophe de Cherbourg-Octeville, pour rencontrer Virginie Angot-Leroux, une mère de famille qui a adopté plusieurs gestes au quotidien pour limiter ses déchets et ceux de ses proches.
Et ça commence par avoir un potager qui respecte la nature. "Ce potager, c’est une petite expérimentation. On a pas un grand jardin mais on avait envie quand même d’avoir quelques légumes". Ici, tout pousse sans produit chimique, sans engrais et sans pesticide", explique-t-elle à l'équipe de Pistes Vertes, le nouveau programme imaginé par la rédaction de France 3 Normandie et que vous pourrez découvrir tous les jours de la semaine dans la case "18h30 la suite", à 18h53 sur l'antenne de Caen. (Plus d'infos sur "18h30 la suite" en bas de cet article).
"Dans ce potager, on a de la terre, des copeaux de bois, de la cendre aussi parce que l’hiver on ramène celle du poele dans le potager ou au pied des haies, ça apporte un peu d’azote". Un espace qui vise à cocher les cases de la permaculture.
On ne remue jamais complètement la terre. On va prendre une grelinette (aussi appellée tarabate, NDLR) pour la tourner un petit peu, pour l’aérer, mais on ne la retourne jamais. On fait des couches parce que le principe de la Permaculture aussi c’est ça : c’est de faire les couches.
"Les grands jardins en permaculture c'est de faire des buttes, ajoute la mère de famille, mais je n'avais pas la place de faire des buttes donc on a pris l’option des des carrés potagers". Dans ces carrés potagers sont installés quelques oyas, "de grands récipients en terre cuite, poreux mais pas trop pour" qui permettent à l’eau de se diffuser lentement. A la clé : une irrigation des plantes jusqu'à 8 jours avant d'avoir besoin de les remplir à nouveau. Des réserves bonnes pour la nature et aussi économiques. Autres solutions possibles : la pouzzolane ou un bon paillage !
Le potager, ça se partage avec les petites bêtes de la nature
"C'est le principe de la Permaculture", souligne Virginie. Notre journaliste Laurent Quembre qui a l'oeil avisé avait remarqué les grignottages d'insectes ici et là sur quelques feuilles. Pour Virginie, c'est tout naturel et il faut laisser faire, et s'aider des associations de plantes pour qu'elles s’accordent et se protègent. Vous voulez en savoir plus sur le sujet ? N'hésitez pas à lire notre article sur les bonnes associations de plantes à faire pour que nos cultures se portent mieux, de notre spécialiste Jardin Sophie Bernard (et toute sa série d'articles est à retrouver ici).
Avec des poules au fond du jardin, rien ne se perd
Les poules servent à recycler les déchets de table puisqu'on les nourrit avec des graines mais également avec les déchets de table tous les jours : les épluchures de pommes, de légumes, les coquilles d’œuf... mais ni viande ni poisson, pas de protéines.
Les poules sont "essentielles" dans sa démarche environnementale. Au delà des déchets alimentaires qu'elle leur donne pour les nourir et qui réduisent d'autant la taille de ses poubelles, elle récupère aussi leur fientes pour la mettre dans le potager ou au pied des haies, "surtout au printemps, c’est de l'engrais pour les plantes en fait !". Bref, rien ne se perd, "c'est le cylcle de la nature".
Autre installation stratégique dans cette démarche de réduction des déchets : le compost ! Dans ce petit cube, il y a de la vie, avec beaucoup d’insectes.
Un compost qui n'est pas très grand pour une famille de cinq personnes en plus avec un jardin, remarque Laurent. "Oui, parce qu'on a pas que le compost, on a les poules qui font une grosse partie du travail, les tontes de pelouse ne vont pas non plus dans le compost ou vraiment occasionnellement. Généralement elles sont directement sous les haies ou dans le potager ou elle se compostent comme ça. Et les déchets verts, taille de haies, ça va à la déchetterie."
Dans le compost, on ne va pas mettre les déchets de viande ou de poisson parce que ça attire les rats, mais on va mettre par exemple le carton des rouleaux de papier toilette.
Evidemment quand on parle d’efforts pour réduire ses déchets, ça se passe en grande partie dans la cuisine et là, tout est fait pour que le moins de choses possible termine à la poubelle : "Les assiettes de ce midi ont été vidées dans ce bac qu'on va apporter aux poules. Il en reste aussi pour le compost et là on ne va pas non plus mettre les déchets de viande ou poisson parceque ça attire les rats, mais on va mettre par exemple le carton des rouleaux de papier toilette."
Acheter en vrac = moins de déchets
Pour avoir moins de déchets et moins d’emballage, ça se joue aussi en amont. Au moment des courses Virginie achète tout en vrac : "on ramène les contenants au magasin pour le boucher, le fromager, le poissonnier". Objectif simple : supprimer au maximum la quantité (astronomique) de déchets en plastique ou carton qu'une famille normale peut générer en une année.
Virginie a également réduit ses déchets au niveau de tout ce qui est produits cosmétiques. Et tout le monde y gagne : sa famille avec des produits faits-maison dont on connait la composition, et la planète avec ces petits gestes supplémentaires. Pour remplacer les carrés de coton à démaquiller, cette maman normande a réalisé "des petites lingettes pour le visage". "Ici on a le déodorant qu'il suffit de passer sous leau avant de le passer sur soi... Fini les produits dangereux pour la santé dans les ingrédients. Et là c'est une brosse à dents avec la tête interchangeable : quand les poils de la brosse sont usés, on ne change que la tête."
Des résultats suprenants
"Pour la poubelle bleue on est arrivé à 1,47 kg par an et par habitant et sur la poubelle jaune on est à 2,81 kg par an et par habitant."
Souvent les gens pensent que si on achète en vrac et dans des boutiques spécialisées et non plus en grande surface, les produits vont être plus chers. Ce n'est pas vrai, on a fait le calcul sur un an et on est quasiment à la même chose... à -20 euros prêts...
Quelques efforts dans différents domaines et à la clé moins de déchets et une vie plus saine... le tout sans augmenter son budget. Avouons-le, c'est plutôt tentant.
"18h30 la suite - Pistes Vertes", le nouveau rendez vous de proximité de France 3 Normandie sur l'antenne de Caen
Démarche «zéro déchet », courses en vrac, achat et consommation en circuit court, déplacements doux, maraîchage bio, agriculture locale, recyclage et récupération, protection de la nature… Le champ de « Pistes Vertes » est vaste, et les initiatives des Normands sont de plus en plus nombreuses.
Du lundi au jeudi à 18h53, retrouvez dans la case "18h30 la suite" le programme "Pistes Vertes", présenté par Laurent Quembre. Une nouvelle édition de proximité de la rédaction de France 3 Normandie / antenne de Caen qui débute le 25 janvier. Elle met en lumière les Normands qui agissent en faveur de l’environnement. Une invitation à regarder de plus près la Nature qui nous entoure !
*Et pour l'antenne de Rouen, à 18h53, ne manquez pas votre édition locale "19/20 - Baie de Seine" !