EPR de Flamanville : 15 militants de Greenpeace jugés après une intrusion sur le chantier

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15 militants de Greenpeace jugés après une intrusion sur le chantier de l'EPR le 31 mars 2022 ©France 3 Normandie

Huit militants de Greenpeace ont bloqué pendant sept heures une des entrées de la centrale de Flamanville, sept militants sont quant à eux entrés sur le site. Ce mardi, les quinze militants sont entendus par la Justice pour ces faits commis le 31 mars 2022, à quelques semaines de l'élection présidentielle.

Le procès de quinze militants de Greenpeace France, parmi lesquels on compte le directeur général de l'organisation, Jean-François Julliard, s'est ouvert mardi 9 avril 2024 devant le tribunal de Cherbourg. Ils sont jugés pour s'être introduits en mars 2022 sur le site de l'EPR à Flamanville (Manche). Les militants expliquaient, en début d'audience, assumer leur action. 

Rassemblement de soutien aux militants Greenpeace devant le tribunal


Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal judiciaire en début de matinée pour soutenir les prévenus. 
Le 31 mars 2022, huit militants, porteurs de combinaisons blanches siglées "Greenpeace" avaient bloqué pendant plus de sept heures l'une des entrées de la centrale de Flamanville (Manche) du côté du chantier du réacteur nucléaire EPR. Sept autres s'étaient brièvement introduits sur le site à l'aube avec des banderoles "No fossil fuel, no nuclear for peace" et "Nucléaire : Macron irresponsable" pour dénoncer "l'irresponsabilité" des candidats pro nucléaires à quelques mois de l'élection présidentielle.

Au début du procès, les 15 prévenus ont refusé de s'expliquer sur l'organisation de cette opération médiatisée, qu'ils considèrent comme une action de "désobéissance civile" et pour laquelle EDF leur réclame près d'un million d'euros.

Une action de désobéissance civile ?

Le procureur de la République de Cherbourg Pierre-Yves Marot a dit regretter ce moyen d'action dont il explique n'avoir "pas compris la force symbolique". "Entrer sur un site nucléaire a une force symbolique importante", a réagi le directeur Jean-François Julliard. "On essaie de jouer avec les règles du jeu du débat de société, et que moi personnellement, j'entre dans cette centrale en prenant les risques, c'est un engagement personnel plus fort et convaincant".

Cette action des militants écologistes était intervenue quelques semaines après le discours de Belfort du président Emmanuel Macron, qui avait annoncé le 10 février 2022 la construction de six nouveaux réacteurs EPR. "Le discours de Belfort m'a beaucoup inquiétée, le nucléaire n'est pas prêt à répondre à l'urgence climatique", a déclaré l'une des prévenues à la barre. Son ambition était "d'alerter sur cette situation parce que personne ne le faisait", a-t-elle expliqué. "Il n'y a pas de débat démocratique, informé, étayé, éclairé" sur la politique énergétique de la France, a appuyé M. Julliard à l'audience.
"Personne n'a accès au coût réel, aux risques de la relance du nucléaire qui engage la France sur un siècle ou plus entre la construction, l'exploitation et le démantèlement" de nouveaux réacteurs, a-t-il affirmé.

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