Cherbourg. Marche blanche "pour Sully". "Je ne veux pas faire une minute de silence, on fera pas ça parce qu'on va pas se taire"

Avant le départ de la marche blanche, le frère de Sulivan a pris la parole devant le cortège : "on est tous très touchés, on va surmonter tout ça tous ensemble, on n'est pas qu'une famille, c'est tout un quartier qui a perdu quelqu'un".

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"On est tous très peinés, mais on veut que la Justice soit faite. (...) Je ne veux pas faire une minute de silence, on fera pas ça parce qu'on va pas se taire. On va faire une minute d'applaudissement s'il vous plait" demande le frère de Sulivan aux personnes rassemblées pour cette marche blanche. 

Quelque 600 personnes, selon la préfecture, ont défilé dans les rues de Cherbourg lors d'une marche blanche mercredi en hommage au jeune Sulivan, 19 ans, tué dimanche soir par une policière, et dont la mère se dit "scandalisée".

"La remise en liberté de cette policière scandalise grandement tout son entourage et tout son quartier" a déclaré à Yassine Bouzrou, l'avocat de la mère de la victime."Ma cliente n'aurait jamais imaginé qu'en France, une policière avait le droit  d'abattre froidement un jeune homme qui n'est pas armé et qui ne représente aucun danger pour personne" a ajouté Me Bouzrou, "elle a l'impression que s'il n'y a pas d'émeute, la justice protège aveuglément les forces de l'ordre".


Sulivan a reçu un tir mortel dans la poitrine dimanche alors qu'il tentait d'échapper à pied au contrôle routier du véhicule volé dans lequel il circulait en tant que passager. La policière qui a tiré a été mise en examen mardi pour homicide volontaire, a annoncé le parquet. Elle a été placée sous contrôle judiciaire "strict" et n'a donc pas été incarcérée. Une décision que Me Bouzrou et la famille "ne comprennent pas". "Tous les critères prévus par la loi en vue d'un placement en détention sont réunis, il y a un énorme risque de concertation entre la policière et ses collègues, de pression sur les victimes, de trouble à l'ordre public et de fuite de la policière vue la peine encourue" a-t-il expliqué.

Selon Yassine Bouzrou, "dans 100% des cas", les magistrats placent en détention une personne "accusée de tels faits lorsqu'il ne s'agit pas d'un policier".
L'avocat va déposer une demande de dépaysement mercredi auprès du parquet général de Caen, car la juridiction de Coutances a selon lui "une proximité trop grande avec les policiers de Cherbourg".

Le conducteur de la voiture volée dont s'était échappé le jeune Sulivan a quant à lui été condamné à huit mois de prison pour recel et défaut de permis.
Après une première nuit marquée par quelques violences urbaines, le calme est revenu dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville portuaire, avec toutefois "des tirs de mortier, sans blessé ni dégâts" selon la préfecture.

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