En France, seules 50% des femmes participent à un dépistage organisé contre le cancer du sein. Parfois, par peur du diagnostic, souvent, par manque d'accès à des services de radiologie. Alors pour les inciter à se faire dépister, un "mammobile" sillonne les zones rurales de Normandie. Cette expérimentation est présente dans la Manche jusqu'à la mi-juin.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Il faut avoir des horaires de travail qui permettent d'obtenir des rendez-vous et on ne peut pas le gérer toujours à cause de ça. Il faut parfois faire 20 à 30 kilomètres pour se faire dépister, témoigne une patiente présente dans le mammobile à Marie Lebrun, notre journaliste sur place. Ici, on peut bloquer un rendez-vous pas loin du domicile et on peut gérer avec notre travail." Ce mardi matin, cette patiente vient pour sa mammographie. Un dépistage vital pour détecter les signes d'un cancer du sein et pourtant, il est difficile à obtenir.

C’est donc une semi-remorque rose, appelé le mammobile, qui vient à la rencontre des femmes éloignées géographiquement des centres de radiologie. Depuis le mois de mars 2022, ce mammobile parcourt la Normandie. Après l’Eure et le Calvados, il sillonne désormais la Manche jusqu’à la mi-juin pour terminer sa course en Seine-Maritime à la fin de l’année 2023. Les femmes concernées, c'est-à-dire celles âgées de 50 à 74 ans et éloignées des lieux de dépistage, reçoivent une invitation de la part d'IRIS Manche avec une proposition de rendez-vous.

Le mammobile normand, une expérimentation

Ce mardi 23 mai, le camion aménagé fait étape à Saint-Pierre-Eglise (Manche). Ici, le centre de radiologie le plus proche se situe à Cherbourg - soit environ 30 minutes de route. Les listes d’attente sont longues. À l'intérieur du camion, c'est donc un cabinet traditionnel avec une secrétaire médicale, une manipulatrice et une radiologue que l'on trouve.

"Le cancer du sein, parfois, on ne le sent pas, il ne fait pas mal et on le découvre grâce à la mammographie. Plus tôt il est dépisté, mieux il est soigné, moins le traitement est lourd par la suite", indique Anna-Maria Tudorache, radiologue au CHPC Cherbourg. 

Si on le détecte très tôt, on peut ne pas faire de traitement lourd.

Anna-Maria Tudorache

France 3 Normandie

En France, il existe trois mammobiles : un dans l’Hérault, un dans l’Orne et celui-ci, expérimental. Cette expérience est menée par l’Unité Anticipe (Inserm U1086) et le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers de Normandie qui ont déterminé les communes qui étaient éloignées de plus de 15 minutes en voiture d’un centre de radiologie. Dans certaines de ces zones, le mammobile se pose quelques jours mais ne passe pas dans les autres. L’objectif étant ensuite de comparer l’impact de la présence des centres de radiologie dans la prise de rendez-vous des femmes pour se faire dépister du cancer du sein et ainsi de prouver l'importance de ce cabinet itinérant.

"On veut démontrer qu’en amenant au plus près un camion de dépistage vers les femmes, ça nous permet d’augmenter la participation, surtout des femmes qui habitent loin d’un centre de radiologie", confirme Marie-Christine Quertier, médecin directeur au CRCDC Normandie. "Des études ont démontré que plus on habite loin d’un centre de radiologie, moins la participation est importante."

Pour être dans les objectifs européens, il faudrait qu’il y ait 70% de participation. Les bonnes années, on est à 56/57% de participation. Il y a encore des femmes à convaincre.

Marie-Christine Quertier

France 3 Normandie

Le processus d'étude dure deux ans en Normandie. Chaque jour, une cinquantaine de femmes se fait dépister dans ce cabinet ambulant. Si le dispositif s’avère concluant, il pourrait être pérennisé dans la région, voire développé dans d’autres départements de France.

Reportage France 3 dans le mammobile Normand

durée de la vidéo : 00h02mn05s
En France, seules 50% des femmes participent à un dépistage organisé contre le cancer du sein. Parfois, par peur du diagnostic, souvent, par manque d'accès à des services de radiologie. Alors pour les inciter à se faire dépister, un "mammobile" sillonne les zones rurales de Normandie. Cette expérimentation est présente dans la Manche jusqu'à la mi-juin. ©Marie Lebrun et Valentin Le Roux - France Télévisions

Les sites utiles:

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information