"Heula" en Normandie, "Cherwood" dans le Cotentin, "Les Caencaens", "LH concept store" au Havre, "Six one" dans l'Orne... En dix ans, des petites entreprises misent sur l'identité régionale, imprimée sur un vêtement ou un mug. Une idée de cadeau originale, bienvenue en ces temps de crise du pouvoir d'achat.
Ils n'arrêtent pas. Ouverts sept jours sur sept. Dans l'arrière-boutique, et dans les rayons, les créateurs de "marque locale" mettent les bouchées doubles. Marie Levavasseur, à la tête de Cherwood depuis 2017, enchaîne les allers-retours entre l'atelier de fabrication et le magasin.
"Noël, c'est un tiers de notre chiffre d'affaires"
"Tout le monde est sur le pont car on fabrique tout à la commande. On a bien remarqué, cette année, les clients font plus attention à leurs dépenses et avec ce contexte, c'est difficile d'anticiper. Il faut faire attention au stock et trouver le bon rythme pour assurer ce mois de décembre et ne pas se râter", confie Marie Levavasseur, créatrice de l'entreprise "Cherwood" .
T-shirt, tablier, pull, sweat, son entreprise de six salariées revendique son "attitude Manche", en fabriquant des vêtements avec un imprimé "sur mesure" : "Cherbourgoise", "Granvillaise", "Fermanvillaise" ....
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L'industrie textile souffre. Des enseignes nationales mettent la clé sous la porte. Nous arrivons à résister car il y a un vrai attachement à notre marque locale, mais on n'a pas le droit à l'erreur. Noël, c'est un tiers de notre chiffre d'affaire. Mon année 2025 va dépendre de ces quatre semaines de décembre. C'est vital pour une petite entreprise.
Marie Levavasseur, créatrice de la marque "Cherwood"
Un vrai attachement pour les marques locales
Dans les rues de Caen, aussi, les cadeaux estampillés "Normandie" restent plébiscités. Dans la boutique " Les Caencaens", la fourchette de prix varie, de deux euros la carte postale à 76 euros le sweat.
Erika Delaune, la co-créatrice de la marque, lancée en 2018 collabore avec plusieurs artisans normands pour proposer un éventail assez large de références très différentes, savon, bougie, textile, pouvant convenir à tous les portefeuilles.
"On s'en sort bien. Nous venons de déménager et nous bénéficions de l'effet "réouverture". Nous voyons de nouveaux clients, mais c'est vrai, les habitudes de consommation changent. Avant, certains se lâchaient et achetaient plusieurs petits cadeaux pour une même personne, c'est moins le cas.", a remarqué Erika Delaune.
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Le bouche à oreille fait de l'effet. Son chiffre d'affaires enregistre une progression estimée entre 20 et 30%.
Dans un contexte économique, peu favorable, ces entreprises tentent donc de tirer leur épingle du jeu, en s'adaptant aux attentes des clients, qui cherchent toujours l'originalité à des prix abordables.