A Cherbourg, un médecin de 56 ans a été condamné par le tribunal correctionnel à 700 euros d'amende après des propos sur l'extermination des handicapés.
Condamné pour ses propos sur l'extermination des handicapés
Un généraliste de SOS Médecins a été condamné pour "provocation non publique à la haine ou à la violence en raison du handicap", mais il est en revanche relaxé des poursuites pour apologie de crime ou délit.Jean-François Pion avait été suspendu trois mois en juillet, à compter du 9 octobre, par le conseil de l'Ordre des médecins dans cette affaire. Le conseil de l'Ordre lui reprochait d'avoir tenu devant une infirmière des propos "violents et discriminatoires à l'égard des handicapés et des homosexuels" à l'issue d'une intervention à la maison d'accueil spécialisée de La Glacerie (Manche), où séjournent des adultes handicapés dépendants.
Cherbourg : un médecin suspendu 3 mois après des propos sur l'extermination des handicapés
Le conseil de l'ordre des médecins de Basse-Normandie a condamné un généraliste de Cherbourg à 6 mois d'interdiction d'exercer, dont 3 avec sursis, suite à des propos "contraires au respect de la vie humaine, de la personne et de la dignité" envers les handicapés.
Selon l'infirmière présente au moment des faits, les réflexions de ce médecin portaient sur le sort qui pourrait être réservé à des personnes gravement handicapées, le médecin parlant d'"un bon coup de cyanure", sur la "solution finale" des nazis à l'égard des "individus qui ne servent à rien dans la société, les handicapés et les homosexuels".
"Une sanction modérée au regard de ce qui a été dit et écrit sur cette affaire", d'après son avocat
L'avocat du médecin, Me Jean-Pierre Levacher, a affirmé que le généraliste avait juste "opposé la logique d'un système à celle
d'un autre mais sans avoir aucune considération pour le système de l'extermination qu'il abhorre".
Le conseil de l'ordre avait estimé que même en admettant "que les propos du docteur Pion n'expriment pas une adhésion sans réserve à des thèses d'eugénisme et d'élimination de certaines catégories de personnes, ils tendent à tout le moins à présenter comme dignes d'intérêt des actes, envisagés comme systématiques, que la loi prohibe".
Pour Me Levacher, la sanction décidée par le tribunal correctionnel de Cherbourg est "très modérée au regard de ce qui a été dit et écrit dans cette affaire". "Il s'agit d'une peine contraventionnelle et non d'une peine délictuelle", a-t-il ajouté, ignorant si son client allait faire appel.
Partie civile, l'Association du Cotentin d'aide et d'intégration (ACAIS), qui gère la maison d'accueil spécialisée, a obtenu l'euro symbolique qu'elle demandait.