Deuxième samedi de mobilisation à Cherbourg, ce 27 mars 2021, organisé par le collectif d’artistes du Nord-Cotentin (CANC) pour la réouverture des lieux culturels. Quatre cents personnes étaient présentes en soutien aux professionnels de la culture.
"Les gens nous encouragent, ils nous soutiennent et parfois de manière très émouvante", raconte Pascale Ansot. Cette chorégraphe et danseuse contemporaine de la compagnie Arkanso de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), est l’un des membres fondateurs du collectif d’artistes du Nord-Cotentin (CANC) créé en novembre 2020 pour défendre la culture. Depuis le 30 octobre dernier, les lieux culturels sont fermés dans le cadre des mesures sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus. Et aucune date de réouverture n’est prévue.
On a l’impression de parler dans le vent au gouvernement. Même notre maire a écrit et n’a pas eu de réponse.
Et pour faire entendre sa voix, le collectif d’artistes a organisé, pour la deuxième fois, un rassemblement ce samedi 27 mars 2021, en écho au mouvement national "théâtre occupé". Devant le Trident de Cherbourg à partir de 11 heures, le rendez-vous était donné. Quatre cent personnes étaient présentes à midi pour soutenir les professionnels de la culture. "Culture en danger, théâtre occupé par le CANC", est le message inscrit en lettres blanches sur la bâche bleue suspendue à la façade du théâtre. Musique, extraits de pièces de théâtre et installation sonore "dans un esprit de résistance" ont résonné pendant la manifestation.
"On demande la réouverture des lieux culturels, la reprise des activités artistiques et la poursuite de l’année blanche pour les intermittents", explique Pascale Ansot. L’année blanche, c’est-à-dire la prise en charge des indemnités chômage pour assurer un revenu aux artistes et palier à la fermeture des lieux culturels est prévue jusqu’au 31 août 2021. Mais pour l’heure, aucune information sur une éventuelle poursuite n’a été donnée alors même les activités artistiques n'ont pas repris.
Reportage - Deuxième samedi de mobilisation à Cherbourg
Occupation du théâtre
"Les salles de spectacle ne sont pas des endroits à risque à partir du moment où on limite le nombre d’amateurs. On est des gens responsables. On est dans la réalité, ça s’est toujours bien passé", poursuit Pascale Ansot. Et pour appuyer la mobilisation des samedis depuis huit jours, le Trident est occupé par le CANC.
"On passe nos journées, voire certaines nuits au théâtre. On a une assemblée générale par jour. On débat, on organise nos samedis, détaille la danseuse contemporaine. On tiendra bon jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose. Et samedi prochain j’espère que nous serons encore plus nombreux. Si vous enlevez la culture à un peuple, il ne reste rien".