Pour le printemps, le monde de la culture en Normandie réclame "une négociation sérieuse" pour la réouverture

En ce premier week-end de printemps, le monde de la culture se mobilise partout en France. A Cherbourg ou à Caen, les manifestants réclament l'ouverture de "négociations sérieuses" pour envisager une prochaine réouverture.

C'est Cherbourg qui a ouvert le bal ce samedi matin. Entre 150 et 200 personnes se sont rassemblées devant le théâtre à l'italienne répondant ainsi à l'appel lancé par plusieurs syndicats du secteur culturel autour du mot d'ordre "Le printemps est inexorable", une citation du poète et écrivain chilien Pablo Neruda que la Ministre de la culture, Roselyne Bachelot, avait employée le 14 janvier dernier quand elle avait annoncé le maintien de la fermeture des lieux culturels. Le monde de la culture la prend en quelque sorte au mot et se mobilise en ce premier jour de printemps. Une mobilisation qui a d'ailleurs débuté depuis plusieurs jours. Le rassemblement organisé ce matin à Cherbourg avait lieu devant le théâtre à l'italienne, occupé depuis la veille par le Collectif d'artistes du nord-Cotentin (Canc).

Dans l'agglomération caennaise, c'est la Comédie de Caen, à Hérouville-Saint-Clair, qui est occupée depuis le milieu de la semaine. Son directeur délégué, Jacques Peigné, accompagné d'autres reponsables de structures culturelles de la région (salles de spectacle, musées, écoles d'art, cinémas), a, à son tour, sur la place du théâtre de Caen cet après-midi, exprimé les revendications de tout un secteur d'activité. "C'est un mouvement pour revendiquer une ouverture progressive de nos lieux, une ouverture réfléchie en fonction des conditions sanitaires, qu'au moins on entre en négociation serieuse pour permettre la réouverture, une réouverture importante, non seulement pour les artistes et les techniciens mais aussi pour le public."  Les spectateurs et spectatrices étaient ainsi appelés à participer à ce rassemblement et fleurir symboliquement en ce premier jour de printemps la place du théâtre.

"On a l'avantage en France d'avoir tout un réseau de salles subventionnées par du financement public qui permet une réouverture même si ce sont des jauges très petites", plaide Jacques Peigné, "On peut par exemple ouvrir au moins pour les collégiens, les lycéens, les universitaires. On a le droit d'aller jouer dans les universités ou les salles des fêtes mais on n'a pas le droit d'inviter ces collégiens, ces écoliers dans nos locaux qui sont beaucoup plus adaptés." La profession s'appuie également sur des études scientifiques mais aussi sur les récentes décisions du gouvernement en matière de confinement pour envisager une reprise de l'activité. "Comme les décisions peuvent être régionales, on pourrait, en accord avec la préfecture et les autorités locales, décider une ouverture en fonction des lieux et des périodes."

Outre la réouverture, cette journée de mobilisation est aussi l'occasion de porter des revendications sociales et économiques. "On est très déterminé, comme les plus de 60 autres lieux qui sont occupés aujourd'hui en France", affirme Romuald Duval, comédien et membre du Kollectif des intermittents du Calvados (Kic), à l'initiative de l'occupation de la Comédie de Caen. "C'est un mouvement qui dépasse largement les revendication culturelles et les intermittents du spectacle puisqu'il s'agit de défendre l'assurance chômage, se battre contre la réforme qui va mettre plus de 800 000 personnes dans des situations très précaires. Il s'agit aussi de réclamer l'année blanche pour tous les intermittents de l'emploi discontinu : ça concerne les professionnels de la restauration, du tourisme, de l'hôtellerie, les agents d'entretien ou de sécurité." Les différents collectifs occupant partout en France des théâtres bénéficient dans la majorité des cas du soutien de leurs directions, qui ont prévu le 25 mars prochain une assemblée générale des théâtres.

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