Depuis plus d'une semaine, les occupations de lieux culturels se multiplient en France pour demander leur réouverture. En Normandie, c'est au tour du Théâtre des deux rives à Rouen d'être investi depuis vendredi 12 mars, notamment par des intermittents du spectacle.
La culture se révolte partout en France. Une vingtaine de théâtres sont actuellement occupés, auxquels s'ajoute désormais celui des Deux Rives à Rouen, depuis vendredi 12 mars à 18h. Ils demandent la réouverture des lieux culturels.
"La situation est difficile, il est temps de se rassembler et de reprendre en main ces lieux publics qui nous appartiennent à tous", explique Amélie Chamley, metteuse en scène.
Une dizaine d’intermittents du spectacle ont passé la nuit à l’intérieur. Les volontaires comptent occuper les lieux jour et nuit. "L'idée c'est d'opérer un roulement pour qu'il y ait toujours des gens", ajoute Amélie Chamley. Ce début d’occupation est soutenu par David Bobbée, futur ex-directeur du Centre dramatique national (CDN) de Normandie-Rouen.
Rouvrir les lieux culturels
Seules conditions pour mettre fin à cette mobilisation : "La réouverture de tous les lieux culturels dans les meilleures conditions possibles", répond Amélie Chamley qui demande aussi une prolongation de l'année blanche pour tous les intermittents du spectacle.
On est dans un flou artistique. Personne ne sait ce qui va se passer pour nous. J'ai annulé plus de 80 dates de concert. On a besoin de se projeter.
"Ces lieux sont peut-être les plus protégés. Il y a un protocole sanitaire en place et si on le respecte, il n'y a aucune raison que les gens soient cas contact. Tout le monde se déplace actuellement, tout le monde travaille. Il y a une grosse hypocrisie", dénonce Marie-Hélène Garnier, comédienne.
Une assemblée générale doit se tenir au Théâtre des deux rives ce samedi 13 mars. D'autres assemblées pourraient être au programme pour animer les journées. Mercredi 17 mars, date anniversaire du premier confinement, un rassemblement aura lieu place de l'hôtel de ville à Rouen. Le rendez-vous est donné à 12h.
Le mouvement prend de l'ampleur
En France, le mouvement d'occupation des théâtres prend de l'ampleur. Tout a commencé le jeudi 4 mars a commencé l'occupation du Théâtre de l'Odéon à Paris, suivi le mardi 9 par une mobilisation au Théâtre de la Colline, dans l'est parisien et au Théâtre national de Strasbourg (TNS).
A Pau, une trentaine d'intermittents du spectacle ont passé la nuit de lundi 8 à mardi 9 mars dans un théâtre "en soutien à [leurs] collègues parisiens" qui occupent l'Odéon. Ils demandent eux aussi des aides financières.
Jeudi 11 mars, le gouvernement a débloqué 20 millions d'euros supplémentaires en soutien au monde de la culture.