Le 5 mai 2016, le corps sans vie de Jean-Pierre Flambard était découvert derrière un hangar. Trois ans plus tard, Jean-Claude Le Marchand, 34 ans, a été condamné à 25 ans de réclusion. Son procès en appel s'ouvre ce lundi à Coutances.
"Comment peut-on oublier cet acharnement de coups de crosse ?", avait demandé Carole Etienne, l'avocate générale, lors du premier procès aux assises de Caen en juin 2019. Parmi les preuves exposées à l'audience, un fusil brisé en plusieurs morceaux découvert à proximité du corps sans vie de Jean-Pierre Flambard, un maraîcher d'une soixantaine d'années résidant à Luc-sur-Mer.
Le 5 mai 2016, l'homme était retrouvé par trois de ses amis derrière une ferme à proximité d'un hangar. L'autopsie révèlera rapidement que les coups de crosse sont à l'origine du décès. Trois semaines plus tard, Jean-Claude Lemarchand est interpellé. Très vite, l'homme d'une trentaine d'années passe aux aveux. Il s'agit d'un voisin et d'un ancien salarié du maraîcher. L'homme est déjà connu des services de police. C'est en tentant de dérober de la nourriture et une voiture au domicile de son ancien patron que les choses auraient mal tourné.
Au procès, le meurtrier présumé invoque des trous de mémoire. Et son avocat de s'engouffrer dans la brèche. "Il s'accuse sans réellement nous convaincre. Ça fait longtemps qu'il s'accuse et plus ça va, moins j'y crois", déclare ainsi Maître Victor Defrancq, "Bien peu d'éléments objectifs existent pour apporter la conviction de la culpabilité." Un argument qui ne convainc pas les jurés. Jean-Claude Lemarchand est condamné à 25 ans de réclusions dont la moitié incompressible. Sur le banc des accusés, son frère Hans, écope d'une peine d'un an d'emprissonnement pour avoir tenté d'effacer certaines traces du crime. Tous deux ont fait appel.
Ce lundi, à Coutances, les deux hommes étaient de retour dans l'enceinte d'un tribunal pour un procès qui durera trois jours. Après le rappel des faits, Jean-Claude Lemarchand a brièvement déclaré qu'il regrettait son geste. Son avocate a prévenu qu'il n'y aurait pas de faits nouveux et que son cleint espérait juste un allégement de sa peine. Côté partie civile, on espère que ce second procès permettra de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, notamment sur l'implication du second protagoniste de cette affaire, le frère de l'accusé principal.