Funambule et adepte du parkour – cet art du déplacement urbain – Allan Cahorel a plusieurs cordes à son arc. Après la traversée, au dessus du vide, sur une sangle de 2,5 cm de large tendue à 30 mètres de hauteur entre deux falaises, le Normand vise désormais un autre défi fou : faire un saut emblématique de 5 mètres, au dessus des "25 marches de Lyon".
Course en fractionné, musculation, saltos en extérieur et gymnastique… Avant tout défi sportif, , il faut booster ses performances physiques. "Je renforce les jambes, les chevilles, les genoux et le bassin. Là, il y a 220 kg", commente Allan Cahorel depuis la salle de musculation de Coutances dans la Manche, où il passe plusieurs heures par semaine. L'entraînement sportif auquel s'astreint le jeune homme de 23 ans est intense, mais obligatoire.
J’ai toujours eu en moi la volonté de repousser les frontières du possible.
Allan CahorelFrance 3 Normandie
Un saut de l'extrême
Car l’athlète se prépare à relever en 2023 un nouveau challenge : il veut sauter par-dessus un escalier de 25 marches à Lyon, un spot bien connu des adeptes du BMX, du skate et de la trottinette. Car outre la slackline, Allan Cahorel pratique le parkour, un sport acrobatique popularisé en France par les "Yamakasi", dont les prouesses physiques extrêmes avaient fait l’objet d’un film en 2001.
Le défi n’a été relevé qu’une seule fois par un pratiquant du parkour, Dominic Di Tommaso. Ce dernier n’est pas parvenu à éviter la chute. Et les images sont impressionnantes.
"Je vais essayer de reproduire cet exploit, sans me blesser", espère Allan Cahorel, qui vise, comme Dominic Di Tommaso, un départ et une arrivée en salto avant. "Psychologiquement, c’est un combat contre soi-même. Il y a l’instinct de survie qui parfois prédomine. J’ai confiance en moi, en mes capacités et je connais mon corps."
En attendant le saut, fin juillet, Allan Cahorel saute déjà depuis une poutre située à 7 mètres de hauteur, à la salle de gymnastique de Coutances, pour se mettre en condition.
A la merci du vide
Allan Cahorel est un habitué des sensations fortes. Nous l’avions rencontré fin 2022, alors qu’il marchait sur une sangle de 2,5 cm de large, tendue à près de 30 mètres de haut, du côté de Mortain (Manche). Avec patience et minutie, il préparait sa traversée pendant près d’une heure. Réglait la sangle, la ligne de vie, vérifiait la qualité des points d’ancrage. "On ne s’improvise pas highliner [funambule, ndlr] comme ça, sans préparation physique et psychologique", racontait-il alors.
Reste que la slackline, le funambulisme en altitude, est particulièrement dangereuse. La distance, bien que courte, qui sépare les deux falaises de Mortain fait froid dans le dos. Pourtant, Allan la traverse tous les mois en free-solo , sans corde de sécurité.
Élastique, la sangle bouge et la concentration est de mise. Car la chute pourrait être mortelle, et personne n'est là pour l'assurer.
A chacun de ses défis, il attend avec impatience son shoot d’adrénaline. Et au-delà de la performance sportive, il considère ses deux disciplines fétiches comme des gestes artistiques. "J’ai l’envie de pousser la liberté à son paroxysme. Il y a de la poésie dans tout ça."