La mairie de Saint-Vaast-la-Hougue, dans la Manche, propose de vendre des terrains constructibles deux fois moins chers que le prix du marché. Les acheteurs doivent cependant s'engager à faire de leur maison une résidence permanente.
À Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), commune de 1 600 habitants sur le littoral du Cotentin, la mairie a voulu fabriquer une occasion en or pour de futurs résidents permanents. La municipalité met en vente cinq terrains constructibles, entre 50 et 70 euros du mètre carré, soit deux fois moins que le prix du marché.
Mais l'achat de ces terrains n'est "pas donné à n'importe qui", précise le maire (sans étiquette), Gilbert Doucet. "Il faut être primo-accédant [acheter un terrain pour la première fois, NDLR]" et "il faut s'engager à ce que ce soit uniquement une résidence principale", précise-t-il. L'édile veut ainsi s'adresser à des acheteurs qui "travaillent à Saint-Vaast ou habitent à Saint-Vaast d'ores et déjà".
Faire vivre le village
L'enjeu est d'acquérir des résidents à l'année, qui fassent vivre les commerces et l'école de la commune. Car, dans cette ville touristique nichée dans l'une des plus belles régions du Cotentin, les résidences secondaires fleurissent depuis dix ans, jusqu'à représenter une habitation sur deux.
Dans le même temps, les résidents du quotidien ont quitté la commune, repoussés par la hausse des prix des logements. Saint-Vaast-la-Hougue a ainsi perdu en une décennie 500 habitants, sur les plus de 2 000 qu'elle comptait.
Les commerçants du centre-ville en pâtissent. L'idée de brader des terrains semble donc faire l'unanimité chez eux. "Le problème, c'est qu'aujourd'hui les jeunes ne peuvent plus acheter. C'est très bien de pouvoir donner une accessibilité à ces jeunes et de pouvoir leur donner une chance de s'installer, et surtout rester dans le village", commente Clément Osset, qui tient une fromagerie.
Même son de cloche chez les agents immobiliers de Saint-Vaast. "C'est que du plus et ça fera venir des gens", avance Romain Pesel, l'un d'entre eux. "Ça fera nourrir les commerces du coin. Plus il y a d'habitants, mieux c'est !", jure-t-il.
D'autres terrains bientôt en vente ?
Le projet, lancé à la mi-juillet, trouve déjà un public, selon l'édile. "Il y a déjà des contacts de pris avec l'école primaire pour inscrire dès le mois de septembre de nouveaux enfants", annonce Gilbert Doucet. "Si c'est confirmé, ce sera un soulagement et ce sera la démonstration que c'était effectivement quelque chose qui était attendu et qui répond à notre problématique", se réjouit-il.
Si les cinq parcelles trouvent vite preneur, le maire affirme qu'il aura d'autres terrains à proposer à la vente l'année prochaine.