A Dragey-Ronthon dans le sud Manche une formation a été créée pour former des garçons et des filles d'écuries, des professionnels spécialisés dans l'entraînement des chevaux de course. Les premiers élèves sont atttendus en septembre.
Les écuries de galopeurs ont toutes le même fonctionnement. Les chevaux de courses sont des athlètes qui ont besoin de s’entraîner tous les jours. Un entraînement qui consiste en général à aller galoper tous les matins sur des pistes prévues à cet effet. Les chevaux sortent par groupes, plus ou moins nombreux en fonction de la taille de l’écurie. Chaque groupe est appelé « lot » par les professionnels. Si un « lot » est composé de dix chevaux, il faut autant de cavaliers ou jockeys d’entraînement pour s’en occuper et les monter.
Etre jockey d’entraînement demande une certaine part de passion et de motivation. En effet, le métier réclame de se lever très tôt le matin, d’avoir une bonne condition physique, et de ne pas avoir peur car l’activité comporte une certaine part de risque. En région, le jockey d'entraînement est payé au SMIC et en plus, contrairement aux autres jockeys, il ne connaîtra jamais la gloire et l’émotion d’une victoire sur un champ de course.
Moralité, les entraîneurs ont de plus en plus de mal à trouver du personnel, et encore plus de mal à trouver du personnel qualifié.
L’idée d’un cavalier olympique
Aurélien Kahn ne vient pas du monde des courses mais des sports équestres. Dans sa vie précédente, le professionnel faisait même partie de l’élite mondiale des cavaliers de complet. Le complet est une discipline qui regroupe à la fois le dressage, le saut d’obstacle et le cross. C’est une discipline olympique, Aurélien a d’ailleurs été plusieurs fois sélectionné en équipe de France pour défendre le drapeau tricolore aux JO.
C’est en revenant de sa participation aux JO de Londres en 2012, que le cavalier a décidé de devenir entraîneur de chevaux de courses. Rapidement il a ressenti le besoin d’embaucher des jockeys d’entrîinement qualifiés. Devant la difficulté rencontrée pour trouver ce type de profil dans sa région, les Pays de la Loire, il a eu l’idée de mettre en place une formation.
A l’époque, j’ai interrogé d’autres entraîneurs professionnels, ils m’ont tous répondu que le recrutement de jockeys d’entraînement était un problème. Un jeune motivé et formé, c’est devenu une perle rare.
La bonne rencontre, au bon endroit et au bon moment
Grace à son réseau de connaissances, le cavalier, devenu officiellement entraîneur, va rencontrer Olivier Deville. L’homme dirige la MFR (Maison Familiale Rurale) de Vains, juste à côté du centre d’entraînement de chevaux de course de Dragey-Ronthon dans la Manche. Le directeur est un spécialiste du « bac pro » et des dossiers. Pour résumer, l’aspect administratif de la création d’une formation ne lui fait pas peur.
Les deux hommes sont faits pour s’entendre. En quelques mois ils réussissent à ficeler un projet suffisamment sérieux pour être présenté à la région Normandie.
Notre projet était en fait assez simple : proposer à des jeunes à partir de 16 ans une formation assez solide pour prétendre à un poste dans n’importe quelle écurie
Une formation qui dure une année scolaire
Les deux complices affirment que cette formation est une première en France. Le public ciblé : des jeunes à partir de 16 ans, en rupture scolaire ou au parcours atypique. La formation durera le temps d’une année scolaire et elle se scindera en deux parties. La première partie (400 heures) permettra aux élèves d’acquérir un niveau équestre minimum, ce qui correspondrait au galop 7, selon la Fédération Française d’Equitation. Cette première partie est appelée formation qualifiante. Ensuite les élèves aborderont la deuxième partie (756 heures), c’est à ce moment-là que les techniques spécifiques à l’entraînement des chevaux de courses seront apprises.
Renseignements et inscriptions en contactant Alicia Vallauri au 07 67 99 57 48 ou par mail à mfr.vains@mfr.asso.fr