Le témoignage des deux pêcheurs sauvés par leurs gilets après deux heures dans une eau à 10°

Philippe et Frédéric, deux pêcheurs amateurs de 50 et 55 ans ont passé près de 2 heures dans l'eau avant d'atteindre la berge. Ils avaient chuté de leur canot à deux kilomètres de la côte. Voici leur témoignage après cette épreuve hors du commun : 

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"La mer était bonne et on s'est retrouvé à l'eau en deux secondes "

Philippe et Frédéric souhaitent partager leur mésaventure pour qu'elle puisse servir aux autres. Les deux amis estiment avoir eu de la chance ce lundi après-midi. "La mer était relativement bonne, il y avait un tout petit vent de Nord Est", explique Philippe. "On avait fini notre séance de pêche et on était sur le chemin du retour vers le port du Caban. On rentrait gentiment et une vague nous a pris par l’arrière gauche et a soulevé le bateau vers la droite. Le bateau s’est arrêté net et on a été ejecté tous les deux. Sans alarme, sans alerte, rien.

Ça a été très violent, ça s’est passé en deux secondes. On s’est retrouvé aussitôt à l’eau. Mon gilet de sauvetage gonflable s’est déclenché aussitôt. J’ai eu à peine la tête sous l’eau grâce à cela. Les deux amis sont à peu près à 2 kilomètres de la côte et l'ont en ligne de mire. "On n’a pas eu d’instant de panique. Aussitôt on s’est approchés l'un de l'autre, on ne s'est pas lâchés. Nous nous sommes débarrassés de nos cuissardes.

On avait la côte en visuel, elle était loin mais on la voyait. On n’a pas cherché à lutter contre le vent et le courant. On s’est laissé un peu dériver et on a nagé tout le long. On se parlait à intervalles réguliers, on gérait l’effort.

"On est resté dans l’eau environ deux heures, heureusement qu’on avait nos gilets gonflables, on n’avait pas à gérer la tête, on n’avait qu’à se diriger" 

"Le pire c'était une fois sortis de l'eau"

"L’eau était froide mais le corps s’habitue. On n’a pas ressenti de gêne particulière. Mais une fois sortis de l’eau ça a été terribleC’était vraiment une très grande souffrance physique. On a eu très très froid. Les deux heures dans l’eau c’était presque rien par rapport à l’heure passée sur les rochers et à remonter vers le sentier. Quand on est arrivés au bord de l’eau, on a été aidé par un homme pour sortir. Il a appelé les secours et nos amis qui ne nous voyaient pas arriver au port avaient appelés les secours eux-aussi de leur côté.
© L.Agorram

Les pompiers arrivent sur les lieux et leur prodiguent les premiers soins. Les deux hommes sont très vite dirigés vers l'hôpital de Cherbourg. A leur arrivée aux Urgences, la température corporelle des deux pêcheurs est de 34 degrés. Ils ont été auscultés, ont passé divers examens et radios et ont finalement pu retourner chez eux peu avant 23 heures.

De leur mésaventure, les deux marins retirent plusieurs enseignements:
  • ne jamais négliger la sécurité
  • le gilet de sauvetage est fondamental (et l'autogonflage visiblement performant)  : "Je veux bien porter un gilet de sauvetage tous les jours si ca me sauve la vie" ajoute Philippe.
  • le coupe-circuit du bateau doit rester attaché. "C'est une évidence mais ça gêne quand il ne se passe rien" avoue Philippe qui ne l'avait pas attaché ce jour-là.
  • le prochain achat c’est une VHF : pour l'avoir sur soi, même quand on chute hors du bateau
"Cette aventure qui se finit bien va nous faire progresser", explique Philippe. "On va être plus rigoureux, plus méfiants. J’avais un gilet avec aide à la flottaison, eh bien je me rends compte que ce n’est pas suffisant : mon gilet de sauvetage a été largement plus efficace"

Le bateau n’a pas encore été retrouvé.

S’il est retrouvé tant mieux. J’espère juste qu’il n’y a aura pas de collision avec une autre embarcation. Mais le plus important c’est qu’on soit en vie, que mon copain soit en vie. Le reste c’est du matériel.

Deux pêcheurs naufragés retrouvés en bord de Manche après 2h30 dans l'eau - France 3 Normandie

Les deux hommes sont restés près de 2 heures dans l'eau avant d'atteindre la plage. Ils étaient sur un canot de pêche qui a poursuivi seul sa route vers l'est, en direction d'Urville-Nacqueville (50). Son moteur étaient toujours en marche.



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