Ce lundi, Mediapart annonçait qu'un rapport de l'IRSN pointait de graves anomalies sur les soupapes de sûreté de l'EPR de Flamanville. L'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire confirme des " difficultés de fonctionnement" sur cet équipement sensible.
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) rencontre des "difficultés de fonctionnement" sur ses soupapes de sûreté auxquelles l'exploitant EDF va devoir "répondre", a indiqué lundi à l'AFP l'IRSN (Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire) qui est en train d'examiner ce point.
L'IRSN réagissait à une information du site Médiapart faisant état d'un "rapport confidentiel" de l'Institut datant de février sur des "anomalies" sur les soupapes de ce réacteur de troisième génération en construction, déjà confronté à un sérieux problème sur sa cuve.
Les soupapes sont un élément important pour la sûreté d'un réacteur nucléaire. Elles permettent de réguler la pression de l'eau dans le circuit primaire du coeur nucléaire. "Il n'y a pas de rapport confidentiel car nous n'en sommes qu'à la phase d'instruction", a indiqué Thierry Charles, directeur général adjoint de l'IRSN. "Mais il y a eu une réunion préparatoire avec l'Autorité de sûreté nucléaire" (ASN) "au cours de laquelle ont été présentés des transparents".
On ne peut pas encore conclure que c'est grave"
"Les essais réalisés par EDF ont montré des difficultés sur les questions d'ouverture et de fermeture des soupapes", a expliqué M. Charles. Ces essais ont débuté en 2014 et se sont poursuivis en 2015. "Pour l'instant, on ne peut pas encore conclure que c'est grave car on n'a pas encore jugé complètement la qualité" de ces fameuses soupapes, a-t-il dit. "Nous sommes en train d'examiner le dossier remis par EDF en vue du démarrage de l'EPR. Sur tous les sujets, on a des remarques. C'est classique", a-t-il souligné.
L'IRSN devrait être en mesure de rendre à l'ASN son avis technique sur les soupapes sans doute "dans le courant de l'été", a-t-il estimé. Il reviendra alors à l'ASN de demander à EDF des compléments d'information sur la conception des soupapes afin de s'assurer que ces éléments fonctionnent bien. EDF va devoir "apporter des réponses" pour montrer que la soupape est "prête à assurer sa fonction", a souligné M. Charles.
Interrogé par l'AFP, le groupe Areva, concepteur de l'EPR, a assuré que "tout ceci fait partie du travail normal de qualification des équipements mené avec l'IRSN". De son côté, EDF indique qu'il enverra son "rapport final" à l'ASN et à l'IRSN "au cours du second semestre".
Le réacteur EPR n'en finit pas d'accumuler les problèmes techniques. En novembre, EDF a annoncé un nouveau report, à 2017, de la mise en service de ce réacteur. Puis en avril, l'ASN a signalé une "sérieuse anomalie" dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de cuve du réacteur fabriqué par Areva.
Les explications d'Hélène Jacques