C'est un chantier immense qui s'ammorce alors que les "essais à chaud" ont commencé le 22 février dernier. EDF annonce l'intervention imminente de 500 personnes supplémentaires, notament sur un petite trentaine de soudures à reprendre, alors que des anomalies ont été repérées.
Le long feuilleton du chantier de l'EPR de Flamanville continue. Les problèmes de soudure annoncé il y a un an vont donc engendrer de l'embauche immédiate. Encore va t-il falloir trouver des soudeurs, très rares sur le marché.
Près de 500 personnes vont "intervenir pour reprendre une vingtaine de soudures"non conformes sur le chantier du réacteur nucléaire EPR
de Flamanville (Manche), a annoncé, vendredi 2 mars, EDF.
"On est en train de préparer la reprise d'une vingtaine de soudures. C'est une opération importante. Au total, ce sera une équipe d'à peu près 500 personnes qui va intervenir", a expliqué le directeur des aménagements de l'EPR de Flamanville, Bertrand Michoud.
Cette équipe s'ajoutera à l'effectif du chantier (3.800 personnes actuellement)
L'opération aura lieu "après nos essais à chaud", qui ont débuté le 22 février et doivent durer jusqu'à l'automne, a ajouté M. Michoud qui s'exprimait lors d'unecommission locale d'information rassemblant EDF, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), des ONG, des syndicats et des élus locaux.
EDF continue à évoquer un "chargement du combustible fin 2019"
L'ASN avait annoncé en février 2018 cette "anomalie" sur ces soudures qui ne "prennent pas en compte le référentiel" qui permet d'"exclure" une "rupture" du circuit (les normes fixées pour garantir la résistance du circuit).
"ça me rappelle une intervention du président de l'ASN qui disait qu'un des gros problèmes allait être d'embaucher des soudeurs", a dit Jean-Claude Autret, membre du groupe permanent d'experts pour les équipements sous pression nucléaires chargé de formuler des avis pour l'ASN. "La formation des soudeurs prend énormément de temps", a-t-il ajouté.Parmi ces 500 personnes, "pas loin de 80 soudeurs" seront mobilisés, pour lesquels EDF prépare "un chantier formation".
L'ASN doit se prononcer en mai sur huit autres soudures. Le gendarme du nucléaire a indiqué fin janvier considérer que les délais ne pourront être tenus si elles doivent être aussi refaites.
Un point précis sur le calendrier et le coût du chantier sera effectué après la publication de l'avis de l'ASN, avait indiqué EDF. Le coût de l'EPR
demeure pour l'heure à 10,9 milliards, une enveloppe qui a déjà triplé.
Des essais à chaud malgré tout ?
Les essais à chaud sont effectués, sans combustible, avec de la vapeur des deux réacteurs en fonctionnement de Flamanville, et donc susceptible
de contenir du tritium.
Des soudures ont beau devoir être refaites, les circuits n'en sont pas moins "étanches", a précisé EDF à un habitant de la Manche qui s'étonnait
que les essais à chaud soient effectués avant le renforcement des vingt soudures.