L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé mercredi avoir placé la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) sous "surveillance renforcée",
estimant qu'EDF y rencontre des difficultés, après avoir auditionné en juillet son directeur. Un manque de rigueur est mis en avant.
Une série de reproches avait été faite à l'électricien: déficience dans la maîtrise de certains gestes techniques d'exploitation, défauts de maintenance et de surveillance des prestataires, problème de qualité sur des documents...
Parmi les déficiences notamment, un manque de rigueur sur les compte-rendu des opérations de maintenance menées dans le cadre du grand carénage.
Cet immense contrôle technique, entamé en avril 2018 et toujours en cours, aura connu de nombreux retard. Cette année-là, le réacteur n°1 n'aura produit de l'éléctricité que durant 3 mois. Le réacteur n°2 quant à lui, est à l'arrêt au moins jusqu'à l'automne.
L'autre gros dossier soulevé par l'autorité de sûreté nucléaire concerne la déclarations d'événements significatifs. EDF aurait tardé à produire des documents. Qui selon nos sources pourraient concerner des cas de salariés soumis à des doses radioactives supérieures au seuil légal.
La mise sous surveillance renforcée décidée par l'ASN se traduira notamment par des contrôles supplémentaires et par une attention particulière portée à la mise en oeuvre du plan d'action défini par EDF à la suite de la convocation du directeur de la centrale
Extrait d'une note d'information de l'ASN
Elle se concentrera notamment sur trois thématiques: la "maîtrise des activités de maintenance et d'exploitation" et de la documentation associée, la gestion du retour d'expérience, en particulier la déclaration des événements significatifs à l'ASN, et enfin "le contrôle de la sûreté exercé par EDF et la priorité accordée aux enjeux de sûreté dans les prises de décision".
2 cas en France, rien pour le réacteur EPR
Cette surveillance concerne les deux réacteurs en activité mais pas le chantier du réacteur EPR actuellement en cours sur le même site.Contacté par nos soins - EDF nie tout problème de radioprotection mais reconnaît généralement un manque de rigueur. Le groupe s'est engagé dans un plan d'action et se donne jusqu'à fin 2020 pour rectifier le tir.
La mise sous surveillance renforcée est une mesure relativement rare. Sur les 19 centrales d'EDF en France, une seule autre est concernée: celle de Belleville-sur-Loire (Cher).On partage le diagnostic de l'ASN et on accepte complètement la décision. L'électricien met en place une équipe basée à Paris "en support" des équipes de Flamanville.
Porte-parole d'EDF