Au tour précédent, le club de ligue 1 avait suscité la polémique en ne reversant pas sa part de la recette au petit club de Trélissac. A la veille du 16e de finale en Normandie, Marseille annonce avoir l'intention de faire "un geste".
L'affaire avait très mauvaise pour l'Olympique de Marseille en terme d'image. Il est de coutume en Coupe de France que les gros clubs laissent une large partie (si ce n'est la totalité) de la recette aux petits poucets qu'ils affrontent. Mais début janvier, l'un des mastodontes de l'élite du football français n'a rien laissé à Trélissac, évoluant en quatrième division. Le président du club limousin n'avait pas manqué de rapporter l'histoire.
Marseille s'était alors fendu d'un communiqué pour justifier son choix de ne pas reverser sa part de recettes du match à son adversaire. Le club olympien avait ainsi rappelé qu'avec 400.000 euros à se partager en deux, Trélissac faisait déjà une très bonne affaire en recevant à Limoges le plus populaire des clubs français avec le Paris SG. Le communiqué se concluait par le prix qu'avait coûté le déplacement, 65.000 euros,
une remarque raillée sur les réseaux sociaux.
Eviter une nouvelle polémique
Deux semaines plus tard, à la veille du 16e de finale au stade d'Ornano face à Granville, changement de ton. Le club marseillais, déjà pris par deux autres affaires (la sortie de son entraîneur, André Villas-Boas, sur le mercato, et les menaces de mort contre son président sur les réseaux sociaux), semble vouloir s'épargner une autre polémique et annonce être "prêt à faire un geste". Sans donner plus de détail. "On réfléchit auquel". Le club pourrait par exemple prélever la part que lui coûte le déplacement et laisser une partie de sa recette à Granville.Granville a déjà affronté l'OM en quart de finale de la Coupe de France en 2016. "Ils nous avaient laissé une grosse partie de la recette", a déclaré à l'AFP le président de l'US Granville, Dominique Gortari, tout en indiquant ne pas se souvenir de la somme.
A Caen, le président normand était certain que les quelque 20.000 places (dont plusieurs centaines réservées par le club pour leurs licenciés et bénévoles) trouveraient preneurs. M. Gortari a reconnu que cette recette est conséquente pour son club, dont le budget annuel oscille entre 1,1 et 1,2 million d'euros.
Gérer en bon père de famille
Il y a quatre ans, ils avaient investi la somme récoltée dans l'aménagement de leurs tribunes, l'achat d'un bus et une restructuration du club. "Il s'agit de gérer au mieux, en bon père de famille, on a vu tellement de petits clubs mordre la poussière après une campagne en coupe de France", commente-t-il. Si les Marseillais gardent leur part, "ils sont dans leur droit. Ça serait sympathique de leur part s'ils la laissent", précise-t-il.Toutes les équipes professionnelles ne laissent pas leur part de recette à des amateurs: Nîmes ne l'a pas fait, Lille l'a réservée à ses propres partenaires amateurs. "Il faut donner un coup de main au football amateur, mais ce n'est peut-être pas la vision de tout le monde", ajoute Gortari. "Ceci dit, le plus important c'est de faire plaisir aux supporters", conclut-il. "Que cette journée soit une fête du football, les finances, ça passe au second plan".