La municipalité de Granville a décidé de doubler le nombre de places de stationnement payantes. Les commerçants et les employés du Normandy sont vent debout contre cette décision. Certains envisagent de perturber le passage de la grande boucle en juillet prochain.
"Nous, personnellement, l'association, on ne souhaite pas s'en prendre au Tour de France, c'est quand même un événement important", explique Jean-Christophe Robert, président des Vitrines de Granville, avant d'ajouter : "il y a des commerçants qui, effectivement, quelque part, veulent saborder le Tour de France si la mairie ne les écoute pas". Une assemblée générale est prévue ce jeudi soir pour décider d'une action à venir pour protester contre la politique de stationnement à Granville : "Tous les commerçants et leurs employés sont invités. De cette réunion, les commerçants décideront, ce n'est pas le bureau qui décidera mais les commerçants".
A l'origine de la colère des commerçants, une mesure adoptée lors du conseil municipal le 26 mai dernier : avec 577 places supplémentaires, le nombre de places payantes est doublé. Jointe par téléphone, Dominique Baudry justifie cette mesure par la volonté de la municipalité de lutter contre les voitures ventouses mais aussi de pallier la baisse de dotation de l'Etat (450 000 € en moins chaque année) alors qu'elle s'est engagée à ne pas augmenter les impôts. Avec le doublement des places payantes, la mairie veut mettre à contribution les automobilistes qui ne sont pas tous granvillais.
Outre les commerçants, cette mesure suscite aussi une vive réaction chez les employés du Normandy, le centre de rééducation et réadaptation fonctionnelle où travaillent 400 personnes. "Entre 80 et 90% des salariés vivent à l'extérieur de Granville", explique Didier Meunier représentant des salariés du Centre de Rééducation Fonctionnelle, "nous ne voulons pas payer pour travailler (..) nous n'avons pas les moyens, pour la plupart, de payer 200 euros annuellement".
Une première manifestation a eu lieu ce lundi 6 juin, une manifestation au cours de laquelle la maire de la ville a été huée. Un nouveau rassemblement est programmé ce samedi à 11 heures, place du marché. L'association Les Vitrines de Granville a lancé une pétition sur internet qui a recueilli pour l'instant plus de 2300 signatures.
Reportage d'Hélène Jacques et Franck Bodereau
Intervenants :
- Léa Jouvencel, commerçante du centre ville
- Didier Meunier, représentant des 400 salariés du Centre de Rééducation Fonctionnelle