L'historien normand Antonin DeHays est accusé de vols de plaques militaires ayant appartenu à des soldats, et de documents, dérobés aux Archives nationales américaines. Ce spécialiste de la Seconde guerre mondiale a plaidé coupable et sera informé de sa peine le 4 avril prochain aux Etats-Unis.
Antonin Dehays est un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Installé aux Etats-Unis depuis 2012, cet historien de 33 ans est accusé d'avoir dérobé 291 plaques militaires (appelées "dog tags") ainsi que divers documents, entre décembre 2012 et juin 2017, aux Archives nationales américaines (NARA) de Washington. Il aurait revendu sur Ebay la majorité de ces objets.
En décembre 2016, Antonin DeHays aurait donné une plaque militaire à un musée en Virginie, en demandant en échange la possibilité de s'asseoir dans un avion Spitfire. Cette plaque militaire appartenait à un pilote afro-américain du groupe Tuskegee, Leonard Willette, mort en 1944 quand son avion s'est écrasé en Allemagne.
Le 9 juin 2017, des enquêteurs ont perquisitionné la résidence d'Antonin DeHays. Ils ont saisi six plaques militaires et d'autres documents volés aux Archives nationales de College Park.
"Dérober des archives, c'est dérober notre histoire", a souligné l'inspecteur général des Archives, James Springs.
Antonin DeHays, dont le passeport a été confisqué, a plaidé coupable le 11 janvier. Selon les médias américains, il encourt une peine maximale de 10 ans de prison. Il sera fixé sur son sort le 4 avril prochain.
Antonin DeHays vit actuellement avec sa femme et son enfant dans la banlieue de Washington. Ses parents vivent à Néville-sur-Mer, près de Barfleur, dans la Manche. Le maire de Néville nous a fait part de son incompréhension car le jeune-homme "a le coeur sur la main".
Reportage de Rémi Mauger et Patrick Mertz
Intervenants:
- Bernard Pottier, maire de Néville-sur-mer (50)
- Guy LechevalierMaire d'Octeville-l'Avenel (50)